Dernière mise à jour à 08h47 le 12/10
Le parlement kényan a adopté mercredi un amendement de la loi électorale du pays malgré les critiques des députés de l'opposition.
Les députés du Parti Jubilee au pouvoir ont soutenu un rapport du Comité conjoint sur les lois liées aux élections permettant à la Commission électorale indépendante (IEBC) de déclarer un candidat vainqueur si son seul adversaire se retire des élections.
Le président du Comité, William Cheptumo, a fait savoir que l'amendement tend à résoudre les anomalies qui ont conduit à l'invalidation de la réélection du président Uhuru Kenyatta le 1er septembre.
"Lorsqu'il y a un écart entre les résultats transmis électroniquement et ceux transmis physiquement, la commission devra vérifier les résultats, et le résultat qui est un enregistrement exact des résultats dépouillés, vérifiés et déclarés dans le bureau de vote correspondant prévaudra", a expliqué M. Cheptumo au parlement.
Les changements proposés des lois électorales par le Parti Jubilee ont créé des divisions entre les Kényans avant les nouvelles élections le 26 octobre.
Alors que certains, surtout les partisans de M. Kenyatta, pensent que les changements sont bons et sont ce dont le pays a besoin avant les élections, les partisans de M. Odinga, qui s'est retiré de la course à la présidentielle mardi, s'opposent à l'amendement, le qualifiant de complot.
L'amendement proposé prévoit que le porte-parole de l'IEBC peut déclarer un candidat élu vainqueur de l'élection présidentielle avant que toutes les circonscriptions n'aient transmis leurs résultats, si la commission estime que les résultats qui n'ont pas été reçus n'affecteront pas le résultat de l'élection.
L'amendement de la loi électorale oblige également la commission électorale à développer un système de sauvegarde complémentaire autre que le système électronique, qui servait auparavant de seul mode constitutionnel pour transmettre les résultats.
L'amendent prévoit que, en cas d'écart entre les résultats transmis électroniquement ceux remis physiquement par les agents au centre de décompte national, les résultats manuels prévaudront.
L'amendement controversé, qui a été franchement critiqué par les députés de l'opposition, prévoit également qu'un tribunal ne pourra pas déclarer une élection nulle pour non-conformité avec la loi s'il s'avère que l'élection a été menée en accord avec les principes posés dans la constitution et que la non-conformité n'a pas affecté de manière substantielle le résultat de l'élection.
Les pénalités financières des officiels électoraux qui ne font pas leur travail doubleront également, d'environ 10.000 dollars à 20.000 dollars, en plus d'une peine d'emprisonnement de cinq ans.