Dernière mise à jour à 11h27 le 09/12
Le leader du mouvement politico-militaire centrafricain 3R (Retour, réconciliation et réparation), Abass Sidiki, a récemment demandé au gouvernement de la République centrafricaine (RCA) de déployer le plus rapidement possible les autorités administratives et les forces de sécurité intérieure, a appris Xinhua vendredi.
"Le retour de l'administration est un facteur de sécurité", a indiqué M. Sidiki, préconisant quelques solutions comme l'intégration des combattants dans l'armée nationale et leur redéploiement dans toutes les villes centrafricaines. Il a demandé aux autres chefs rebelles du pays de s'engager sur le chemin de la paix et d'aider le gouvernement à trouver des réponses durables à la crise actuelle.
Preuve de sa bonne foi, M. Sidiki a annoncé avoir ordonné à ses hommes de lever toutes les barrières entravant la libre circulation des populations et des biens, et d'adhérer au processus du Désarmement, démobilisation, reconversion et rapatriement (DDRR), lancé fin août dernier par le président Faustin-Archange Touadéra.
Dans un communiqué du 18 octobre dernier, la mission onusienne en Centrafrique MINUSCA envisageait le déploiement des préfets et sous-préfets comme une des réponses à la restauration de l'Etat sur le territoire. La mission proposait d'accompagner les nouvelles autorités préfectorales dans leur mission de restauration de l'ordre et de la sécurité dans les régions.
Dès cette annonce, les groupes rebelles de la préfecture de Nana Gribizi se sont opposés à l'installation des préfets et du sous-préfet de Kaga Bandoro. A ce jour, ces autorités ne sont toujours pas en poste.
Même si les rebelles du Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC) de l'aile d'Abdoulaye Hissein s'étaient opposés à l'installation du préfet de la Haute Kotto, ils sont aujourd'hui devant le fait accompli puisque le préfet Thierry-Evariste Binguinindji a pris ses fonctions jeudi dernier. M. Binguinindji, à son tour, a confirmé dans ses fonctions le sous-préfet de Bria.
Peu après son installation, M. Binguinindji s'est entretenu avec les représentants des jeunes, des femmes, les leaders religieux et même les chefs des groupes armés, dont Abdoulaye Hissein.
Avant cette dernière déclaration, M. Sidiki avait attaqué puis assiégé fin septembre dernier la ville centrafricaine de Bocaranga (extrême nord-ouest), avec le chef contesté par la Séléka du Mouvement patriotique centrafricain (MPC), Mohamed Bahar. La MINUSCA avait alors déployé d'importants moyens, militaires et humains, pour les contraindre à quitter la ville.