Dernière mise à jour à 08h43 le 03/04
La vie a repris petit à petit au Kilomètre 5, un quartier musulman et commercial de la capitale centrafricaine Bangui, après une vive tension résultant d'un accrochage samedi en début de soirée entre une patrouille de la mission onusienne en Centrafrique MINUSCA et un groupe d'autodéfense dirigé par l'ancien soldat des Forces armées centrafricaines (FACA) devenu chef de bande, Djamous Nimeri Matar alias "Force", a appris Xinhua lundi d'une source locale.
A titre de riposte, quelques éléments de "Force" ont érigé dimanche des barricades dans certaines rues et ruelles de l'agglomération du Kilomètres 5, entravant ainsi la liberté de circulation. Par précaution, les commerçants s'étaient abstenus d'ouvrir leurs boutiques toute la journée, jusqu'à ce lundi matin, où quelques boutiques ont rouvert leurs portes.
La crise qui a secoué la République centrafricaine (RCA) a vu naître dans Kilomètre 5 des groupes dits d'autodéfense pour protéger surtout les communautés musulmanes des menaces des antibalaka. Dans le même temps, les éléments des groupes d'autodéfense ont imposé des quêtes aux commerçants, allant de 10.000 francs CFA par mois par boutique à 25.000 francs CFA pour chaque déchargement de camion.
Avec l'accalmie surtout à Bangui, l'inquiétude d'une attaque du Kilomètre 5 par les antibalaka n'existe plus, cependant, les rackets des commerçants par les groupes d'autodéfense demeure. Les tracasseries qui en découlent sont à la base des heurts meurtriers récurrents entre les groupes d'autodéfense rivaux et les accrochages avec les forces centrafricaines de sécurité ou les casques bleus de la MINUSCA.
Exaspérée par cette pratique, la MINUSCA, à travers son directeur de la division de la communication stratégique et de l'information publique, Hervé Verhoosel, lors de la conférence hebdomadaire de l'institution le 21 mars dernier, avait fermement dénoncé les "pratiques mafieuses de certains groupes de brigands qui rackettent les commerçants du Kilomètre 5". Il prévenait que les auteurs "ne resteront pas impunies, puisque le gouvernement et la MINUSCA y travaillent conjointement".
Se sentant directement concerné par cette mise en garde, M. Nimeri Matar, dans des interviews accordées à la presse internationale, s'est dit "prêt pour affronter militairement la MINUSCA".
Devant le déroulement des derniers évènements, M. Verhoosel est revenu à la charge, menaçant le groupe de "Force" de passer à la vitesse supérieure.