Dernière mise à jour à 09h06 le 14/03
Les forces de défense et de sécurité camerounaises ont relevé leur niveau d'alerte à la frontière avec la Centrafrique dans la région de l'Est, que des groupes armés venus du pays voisin franchissent régulièrement pour mener des incursions parfois meurtrières suivies d'enlèvements de personnes, pour la plupart des civils, a-t-on appris mardi de sources locales.
Cette mesure est la conséquence d'un mouvement de réorganisation opéré au sein de ces forces récemment par le président camerounais, Paul Biya, un acte marqué par la nomination de nouveaux dirigeants militaires à la tête de plusieurs unités opérationnelles dans le pays, dont celles chargées de veiller à la surveillance et à la sécurisation du territoire dans la région de l'Est, selon les mêmes sources.
A la tête de la 12e brigade d'infanterie motorisée, mise en place dans cette région, le général de brigade Joseph Nouma, nommé lors de cette réorganisation du commandement militaire intervenue le 22 février après avoir été promu à son nouveau grade, a reçu l'instruction lors de son installation lundi de mener une lutte acharnée contre les groupes armés qui y sévissent.
Riche en pierres précieuses au premier rang desquelles l'or, objet d'une extraction artisanale et semi-industrielle relativement importante, en essences de bois rares, la région de l'est du Cameroun attire des bandes de trafiquants et de braconniers originaires d'autres pays pour l'exploitation illicite de ces ressources, déplorent les autorités camerounaises.
Depuis les violences survenues en Centrafrique en 2003, le climat sécuritaire dans cette partie du Cameroun enregistre une dégradation préoccupante, ont fait remarquer des observateurs locaux, rappelant qu'une longue frontière réputée poreuse sépare les deux pays voisins.
Avec les troupes sous leur responsabilité, le général Joseph Nouma et d'autres responsables militaires nommés ont la mission d'œuvrer en vue d'y garantir la sécurité et la stabilité mises à mal par des groupes armés dans leur zone de commandement de l'Est, selon la recommandation de Joseph Beti Assomo, le ministre délégué à la présidence chargé de la Défense.
Cette recommandation prend une résonance singulière à un moment où le Cameroun se prépare à organiser un important cycle électoral, qui débute le 25 mars par la tenue des élections sénatoriales et suivies quelques mois plus tard des législatives et des municipales, pour se clôturer par un scrutin présidentiel.