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Afrique du Sud : l'ANC exige le départ de Jacob Zuma de la présidence du pays

le Quotidien du Peuple en ligne | 14.02.2018 09h03

Selon deux sources, l'ANC, le parti au pouvoir en Afrique du Sud, a décidé le 13 février de « limoger » Jacob Zuma en tant que chef de l'État, après des négociations marathon sur le sort d'un leader dont les années de scandale ont assombri la réputation de la « Nation Arc-en-Ciel » si chère à Nelson Mandela. La décision de l'exécutif national du Congrès national africain (ANC) a suivi 13 heures de délibérations tendues et un bref échange en face à face entre Jacob Zuma et son successeur présumé, le vice-président Cyril Ramaphosa. Jacob Zuma, un traditionaliste zoulou polygame sans éducation formelle, était en sursis depuis que Cyril Ramaphosa, dirigeant syndical et avocat, a été désigné comme le chef de l'ANC en décembre dernier.

M. Ramaphosa a vaincu de justesse l'ex-femme de M. Zuma et successeur préféré, Nkosazana Dlamini-Zuma, dans le vote pour le leadership, le forçant à faire preuve de prudence dans la gestion du cas Zuma de peur d'approfondir les dissensions un an avant les élections. Malgré la décision accablante d'ordonner le « rappel » de Jacob Zuma -un mot synonyme de démission dans le vocabulaire de l'ANC- les médias nationaux affirment que le chef de l'État, âgé de 75 ans, pourrait défier les désirs du parti, pouvant même aller jusqu'à un coup de force en renversant le parlement.

C'est peu avant minuit que la SABC, le radiodiffuseur d'État, a annoncé que M. Ramaphosa avait dit en personne à Jacob Zuma qu'il avait 48 heures pour démissionner. Un haut responsable du parti a déclaré à Reuters que le président Zuma avait clairement fait savoir qu'il n'irait nulle part. « Cyril est allé parler avec lui », a indiqué la source, ajoutant que les discussions avaient été « tendues et difficiles » lorsque M. Ramaphosa est revenu de la réunion de l'ANC dans un hôtel près de Pretoria. « Nous avons décidé de rappeler Zuma », a déclaré la source. Une autre source du parti a précisé que le secrétaire général de l'ANC et un loyaliste de M. Zuma, Ace Magashule, étaient allés voir celui-ci le 13 février matin pour lui faire part officiellement de la décision du parti.

Le porte-parole de Jacob Zuma n'a pas répondu à un appel sur son téléphone portable. Son fils, Edward, a dit qu'il ne ferait des commentaires qu'après que l'ANC ait fait sa déclaration formelle. L'économie de l'Afrique du Sud, la plus puissante du continent, a stagné pendant la période de pouvoir de neuf ans de M. Zuma, les banques et les sociétés minières hésitant à investir en raison de l'incertitude politique et de la corruption rampante. Cependant, depuis la mi-novembre, quand M. Ramaphosa est apparu comme une véritable perspective de leadership de l'ANC, la confiance économique a commencé à remonter, alors que le rand -un baromètre révélateur des heurs et malheurs de M. Zuma - a gagné plus de 15% contre le dollar. L'action décisive de l'ANC contre M. Zuma après presque deux semaines de délibérations reflète le sort qu'il avait lui-même infligé au président de l'époque, Thabo Mbeki, en 2008 après avoir été élu à la tête du parti.

(Rédacteurs :Wei SHAN, Guangqi CUI)
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