Dernière mise à jour à 08h40 le 04/04
L'Assemblée nationale de Madagascar a annoncé mardi l'adoption d'un nouveau code électoral malgré le boycott de l'opposition.
Le texte a été adopté dans la journée, sans amendement, par 79 députés soutenant le parti au pouvoir Hery Vaovaon'i Madagasikara (HVM, nouvelle force de Madagascar), alors que 72 députés de l'opposition ont boycotté le vote.
Une altercation entre les parlementaires soutenant le parti au pouvoir et ceux de l'opposition, lors du vote, a poussé les forces de sécurité à intervenir.
"C'est la démocratie. Tout le monde devrait respecter la loi adoptée par la plupart des membres du Parlement", a déclaré Philobert Milavonjy, député pro-régime.
A l'intérieur de la salle de vote, les élus issus de l'opposition ont brandi des banderoles sur lesquelles sont écrits notamment "stop à la corruption", dénonçant que leurs collègues ayant soutenu le gouvernement auraient en contrepartie reçu de l'argent.
"Nous avons boycotté le vote parce que nous avons une preuve que les parlementaires qui soutiennent le parti au pouvoir ont reçu chacun une somme de 50 millions d'Ariary (un dollar vaut environ 3.000 ariary) pour adopter le projet de loi. C'est une corruption. Nous avons envoyé notre plainte au Bureau indépendant de lutte contre la corruption (BIANCO)", a déclaré un député du parti Tiako i Madagasikara (TIM), Hanitra Razafianantsoa, qui soutient l'ancien président Marc Ravalomanana.
"Nous voulons adopter le projet de loi mais nous voulons modifier certains articles qui créeront une crise post-électorale car ces articles favoriseront la fraude pendant les élections", a indiqué Roberto Tinoka, député soutenant l'ancien président de transition Andry Rajoelina.
Le code électoral, qui vient d'être adopté par la chambre basse du parlement de Madagascar, doit régir notamment l'élection présidentielle prévue pour la fin de l'année 2018.