Recul de 55% des investissements immobiliers chinois aux États-Unis

Selon un rapport récemment publié, les investissements chinois dans l'immobilier commercial aux États-Unis en 2017 ont plongé d'environ 55% par rapport à 2016, mais les participants du secteur s'attendent toujours à ce que les capitaux chinois demeurent un facteur aux États-Unis.

Le rapport 2017 sur la surveillance du capital d'investissement entrant de la Chine et des États-Unis, rédigé par la société immobilière Cushman & Wakefield, a estimé la baisse à 7,3 milliards de dollars en 2017, contre 16,2 milliards de dollars en 2016.

Cushman & Wakefield estime que la récession provient en grande partie du contrôle des capitaux et des règlements plus stricts édictés sur la partie continentale de la Chine. Comme l'a souligné David Bitner, responsable des études de marché chez Cushman & Wakefield, dans une interview du 29 mars dernier, le gouvernement chinois a mis en place des contrôles pour mieux « réguler et gérer les flux d'investissements sortants ».

« Je pense que les investissements chinois recentrent généralement leurs intérêts sur d'autres types d'investissements, comme les infrastructures et les installations de recherche et développement, mais en ce qui concerne l'immobilier commercial, je pense que l'intérêt restera », a de son côté déclaré dans un courriel Selma Hepp, vice-présidente de l'intelligence d'affaires chez Pacific Union International Inc., une société de courtage immobilier.

David Bitner s'attend également à ce que les investissements chinois dans l'immobilier américain se concentrent cette année sur les propriétés industrielles, les infrastructures et les installations de recherche et développement.

Selon lui, les contrôles des capitaux chinois continueront d'être un facteur dans les investissements chinois à l'étranger en 2018. « Si vous êtes une entreprise où l'immobilier et le développement immobilier sont votre secteur d'activité principal, vous aurez plus de chances d'obtenir l'approbation de vos investissements à l'étranger », a-t-il dit.

Malgré la baisse des investissements chinois, les marchés immobiliers commerciaux américains ont bien résisté à cette perte de capital. D'après Barry Hersh, professeur d'immobilier à l'université de New York, le rapport montre que New York et San Francisco reçoivent les deux tiers de tous les investissements chinois, ce qui fait que les effets de la baisse sont limités.

D'après le rapport, dans l'ensemble, la Chine est tombée au troisième rang des investissements étrangers dans l'immobilier américain derrière le Canada et Singapour. David Bitner a par ailleurs précisé que d'autres sources de capitaux sont intervenues pour combler le vide. « Les capitaux du Canada, de Singapour, du Japon et de la Corée du Sud arrivent sur le marché américain », a-t-il souligné.