Dernière mise à jour à 11h31 le 08/05
Le ministre nigérien en charge de l'Intérieur et de la Sécurité, Mohamed Bazoum, a nié lundi toute collaboration de son pays, sur sa partie frontalière du Mali, avec des milices touarègues maliennes accusées d'exactions sur la communauté peule.
Selon le président du conseil des éleveurs peuls du Niger, Aboubakar Diallo, intervenant lundi sur une radio étrangère, des milices d'autodéfense touarègues du Mali, notamment le Mouvement pour le salut de l'Azawad (MSA) et le "Gatia", qui collaborent avec les autorités maliennes dans la lutte contre le terrorisme, font souvent des incursions en territoire nigérien pour des exactions sur les populations peules, avec la complicité des autorités nigériennes.
Il a affirmé que le dernier cas d'exactions remonte au samedi dernier, et a dénoncé la "coopération entre les autorités de Niamey, la force Barkhane et ces milices, sous couvert de traquer, selon eux, le groupe Etat islamique".
Le ministre Bazoum a réfuté cette accusation, précisant que "ces milices maliennes ne représentent pas une armée officielle et Niamey ne peut être tenu pour responsable des actions de groupes communautaires".
De son côté, le responsable du MSA, Moussa Ag Acharatoumane, nie toute incursion punitive en territoire nigérien.
Le Niger et le Mali partagent une frontière longue de plus de 800 km avec de part et d'autre les mêmes populations (Touarègues, Peules, Zarma-Songhaï). Des dizaines de civils ont été tués, ces dernières semaines, appartenant essentiellement aux communautés touarègues et peules, dans des violences dont certaines opinions accusent les groupes armés du MSA et du Gatia d'être les responsables.
De même, cette partie nord du Mali abrite depuis près de six ans plusieurs groupes terroristes proches d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), d'Ansar Dine et d'autres mouvements islamistes, ainsi que des narcotrafiquants qui mènent des attaques meurtrières de part et d'autre de la frontière commune des deux pays.
Pour mettre fin à l'insécurité dans le nord du Mali et recouvrer l'intégrité territoriale du pays, en plus de la force française Barkhane, intervient depuis janvier 2012 dans la zone la Mission intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), à laquelle participe le Niger, dès le début de la crise malienne, à travers un contingent de 850 soldats.