Dernière mise à jour à 11h14 le 09/06
Suite aux mises en garde exprimées récemment par les agences humanitaires sur l'aggravation de l'insécurité alimentaire à l'approche de la saison maigre, le gouvernement du Soudan du Sud a souligné vendredi que les travailleurs humanitaires ne sont plus soumis à plusieurs restrictions dans les zones contrôlées par le gouvernement, contrairement aux zones contrôlées par les rebelles.
Ateny Wek Ateny, le porte-parole du président Salva Kiir, a fait savoir que le gouvernement a accordé un accès étendu aux agences d'aide humanitaire dans la plupart des territoires qu'il contrôle, mais que les rebelles sont responsables des restrictions et enlèvements de travailleurs humanitaires dans les territoires qu'ils contrôlent.
"Le président a déjà donné aux responsables gouvernementaux des instructions pour assurer un accès illimité aux travailleurs humanitaires. Il n'y a plus beaucoup de barrages routiers désormais dans les territoires gouvernementaux, mais les rebelles en revanche sont responsables de l'obstruction au travail des organisations humanitaires", a affirmé M. Ateny à Juba.
Ces remarques interviennent alors que les responsables d'organisations humanitaires ont appelé mercredi les parties en conflit à cesser les hostilités pour offrir un accès humanitaire d'urgence avant la saison maigre de juin, juillet et août, de manière à éviter la famine qui menace.
Le Conseil norvégien des réfugiés (NRC) et le Programme alimentaire mondial des Nations Unies(PAM) ont déclaré que la situation humanitaire dans ce pays continuait de se dégrader et que sept millions de personnes, chiffre sans précédent, étaient en attente d'une aide humanitaire en 2018.
"Il faudrait que les rebelles accordent un accès humanitaire dans leurs régions et non pas que les travailleurs humanitaires disent que le gouvernement n'accorde pas d'accès", a dit M. Ateny.
Le Soudan du Sud est plongé dans la guerre civile depuis la fin 2013, et ce conflit a entraîné l'une des crises de réfugiés les plus graves au monde en termes de rapidité de progression.
Selon les estimations de l'ONU, près de 4 millions de Sud-Soudanais ont été déplacés à l'intérieur et à l'extérieur du pays.