Dernière mise à jour à 08h55 le 03/09
La mondialisation pousse les pays à interagir entre eux et "c'est justement cette ouverture qui fait que chaque pays a la possibilité de choisir le partenaire qui permet le plus d'atteindre ses objectifs", a estimé dimanche le financier ivoirien Désiré Zakpa qui ne croit pas aux accusations de néo-colonialisme visant la Chine, un pays dont il dit que l'expertise est recherchée en Afrique.
Dans un entretien accordé à Xinhua à la veille du sommet du Forum sur la coopération sino-africaine (FCSA), qui se tient lundi et mardi à Beijing, le directeur général de Phoenix Capital Management, filiale du groupe financier Phoenix Africa Partners Holding (PAPH), rappelle que "la Chine est très active sur le continent" et avec qui son groupe entretient plusieurs axes de coopération.
PAPH a ainsi conclu en mars dernier un partenariat avec le grand groupe de BTP chinois CRCC ( China Railway Construction Co., Ltd), ce qui lui permettra par exemple d'accélérer les projets dans l'immobilier avec la construction à terme de 20.000 logements sociaux dans tout le pays. "Nous comptons utiliser l'expertise chinoise qui permet justement de réaliser beaucoup de logements dans un temps record et réaliser une économie d'échelle pour répondre à ce besoin de logements sociaux", a-t-il expliqué.
D'autres partenariats sont tournés vers les infrastructures et les énergies nouvelles, notamment dans les panneaux solaires. "Nous ne sommes pas limités avec uniquement les entreprises d'Etat" chinoises, a noté M. Zakpa. "Nous cherchons justement à profiter de l'expertise qui existe ailleurs pour pouvoir permettre des réalisations avec un très bon rapport qualité/prix." Et d'ajouter : "Pour nous, ce n'est pas parce que c'est chinois qu'on veut forcément ça, on veut le meilleur rapport qualité/prix".
Mais il va falloir "faire des efforts supplémentaires" en matière de financement, a cependant prévenu le financier. "L'expertise chinoise, on la connaît, elle est réelle", a-t-il noté. "Aujourd'hui, c'est un problème de financement. Nous avons besoin d'un financement à des taux concessionnels et avec des conditions très douces et c'est en cela que la différence se fera" par rapport "aux financements classiques que nous avons eus jusqu'à présent".
Une raison supplémentaire pour ne pas fermer la porte à la mondialisation, dont la Côte d'Ivoire est "demandeur", a poursuivi M. Zakpa. "Loin de nous le protectionnisme à l'américaine (...) Nous avons plutôt besoin de toutes les expertises nécessaires pour permettre un essor économique."
Interrogé sur la coopération sino-africaine et l'initiative chinoise "la Ceinture et la Route", Désiré Zakpa a remarqué que "lorsqu'on voit toute l'audience, l'affluence et le nombre de personnes qui ont souscrit au FCSA, ça témoigne encore de l'importance que nous accordons à cette relation et pour moi, c'est quelque chose de positif et ça confirme justement cette mondialisation. L'Afrique a besoin de s'ouvrir à tous les partenaires".