Dernière mise à jour à 08h30 le 04/09
Plusieurs dizaines de sénateurs algériens ont boycotté lundi l'ouverture à Alger la session parlementaire ordinaire d'Algérie, en guise de solidarité avec leur collègue arrêté le 15 août dernier en flagrant délit de corruption, a constaté un correspondant de l'agence Xinhua à Alger.
"Le sénateur est protégé par l'immunité parlementaire. Comment se fait-il qu'il soit jeté en prison sans preuve ?", a déclaré Mahmoud Kessari, sénateur issu du Front de Libération nationale (FLN, parti majoritaire au parlement et allié du Rassemblement national démocratique, RND, dont relevait le parlementaire arrêté).
Cette situation, inédite en Algérie, a fait que le président du Conseil de la Nation (sénat algérien), Abdelkader Bensalah a prononcé son discours inaugural dans un hémicycle quasi-vide, au moment où les frondeurs se sont rassemblés dans le hall du sénat, en signe de soutien avec leur collègue.
Le sénateur dénommé Boudjouher Malik, ancien maire d'une commune relevant de la province de Tipasa, à l'ouest d'Alger, a été pris par la police en train de percevoir un pot-de-vin d'une valeur de 5 millions de dinars (l'équivalent de 42 000 dollars US), contre son intervention pour le déblocage d'un projet économique.
Au lendemain de l'arrestation du mis en cause, le secrétaire général du RND Ahmed Ouyahia, également Premier ministre, a décidé de radier "définitivement" des rangs du parti le sénateur de Tipasa suite à "son implication dans une affaire de corruption portant atteinte à la réputation du RND, de ses militants et élus".
Cependant, M. Kessari a demandé "l'ouverture d'une enquête approfondie et la présentation du dossier de condamnation au Conseil de la Nation pour prendre les mesures nécessaires".