Dernière mise à jour à 08h08 le 09/11
Le président nigérian Mohammadu Buhari a demandé jeudi aux administrations de tous niveaux d'intensifier leurs efforts pour répondre aux besoins du pays en matière de distribution de l'eau et d'hygiène publique, et a décrété l'état d'urgence dans les secteurs de l'eau, des services d'assainissement et de l'hygiène.
M. Buhari a indiqué que l'état d'urgence était devenu nécessaire pour réduire la prévalence élevée des maladies transmises par l'eau contaminée, des maladies qui causent de nombreux décès évitables partout à travers le pays.
Au cours d'une cérémonie à Abuja, il a également dévoilé un plan d'action national pour redynamiser les secteurs de la distribution d'eau, de l'assainissement et de l'hygiène publique.
Ce plan d'action, intitulé WASH ("Water Supply, Sanitation and Hygiene"), vise entre autres à mettre fin à la défécation à l'air libre d'ici 2025, selon le président.
M. Buhari a décrit les statistiques relatives à la défécation à l'air libre, à l'accès à l'eau courante et aux services d'assainissement au Nigeria comme "perturbantes".
Le taux d'accès à l'eau courante au Nigeria, qui était de 32 % en 1990, a chuté à 7 % à peine en 2015, et l'accès aux services d'assainissement est tombé de 38 % en 1990 à 29 % en 2015, selon des données collectées par le gouvernement.
"Notre pays se classe maintenant au deuxième rang mondial pour la défécation à l'air libre, une pratique qui touche 25 % de notre population. Dans les zones rurales, les services de distribution de l'eau, d'assainissement et d'hygiène publique ne sont plus viables : 46 % des projets de distribution d'eau ne sont pas fonctionnels, et la part de nos dépenses dans ces secteurs est tombée de 0,70 % du PIB en 1990, à environ 0,27 % du PIB en 2015 - très loin de la moyenne de 0,70 % enregistrée en Afrique de l'Ouest", a indiqué M. Buhari.
Il a appelé les administrations de tous niveaux à accorder aux services de distribution de l'eau et d'assainissement l'attention qu'ils méritent, soulignant que les taux de prévalence des maladies transmises par l'eau signalés dans diverses parties du pays étaient devenus inacceptables.