Dernière mise à jour à 08h07 le 09/11
En berne dans les sondages, le chef de l'Etat français Emmanuel Macron qui poursuit son "itinérance mémorielle" dans le nord du pays à l'occasion du centenaire de la fin de la Première guerre mondiale, s'est exprimé jeudi soir à la télévision pour tenter de désamorcer la polémique suscitée par ses propos sur le maréchal Pétain et essayer de faire taire la grogne provoquée par la hausse du prix des carburants.
Cinquième intervention dans les médias depuis dimanche, l'interview du président français, jeudi soir, sur la chaîne de télévision publique régionale France 3 Hauts-de-France, a d'abord été l'occasion pour le chef de l'Etat français de revenir sur la controverse suscitée par ses propos de la veille sur le maréchal Pétain, assurant qu'il n'avait "jamais été question d'un hommage individuel" au héros de 14-18 devenu le chef du régime collaborationniste de Vichy.
"Je pense que le temps de l'information permanent est mal approprié au sujet mémoriel. (...) Nous célébrons la paix, nous célébrons la victoire d'une nation combattante mais aussi de nos armées. Il est légitime que notre armée célèbre leurs héros. Et parmi les maréchaux français, il y avait le maréchal Pétain. Il a été un maréchal, il a été grand soldat, c'est la vérité historique", a-t-il déclaré.
"Mais il est évident que le même maréchal Pétain, héros de 14-18 a été un dirigeant terrible, qui a conduit l'Etat français et qui a porté des décisions au nom de l'Etat français, impardonnables. Et qui lui ont valu l'indignité nationale. Il n'y aura donc pas d'hommage individuel à Pétain. Et il n'a jamais été question qu'il y en ait.(...) Il ne faut pas faire la police de l'histoire", a-t-il poursuivi.
Interrogé sur la hausse du prix des carburants qui suscite une grogne grandissante dans la population et qu'une journée de blocage des routes est programmée le 17 novembre, le président Macron a réitéré son intention de mettre en place les modalités d'une aide au transport.
"J'ai demandé au gouvernement et au Parlement qu'ils fassent une proposition dans les prochains jours. Ce sera, soit votée dans le prochain budget, soit ce sera une proposition propre. Il y aura une réponse", a-t-il dit.
"Dans ces moments où c'est plus dur, il faut pouvoir aider nos concitoyens", a-t-il ajouté, quelques heures après avoir été de nouveau pris à partie sur la question du carburant et du pouvoir d'achat, cette fois lors d'une visite de l'usine de Maubeuge (Nord) de Renault.
S'adressant plus particulièrement aux habitants du Nord, région frappée par la désindustrialisation et le chômage, le chef de l'Etat a ensuite évoqué des sujets industriels et économiques.
Emmanuel Macron a notamment assuré qu'il ferait "tout pour qu'Ascoval soit sauvée" et a promis de peser de tout son poids dans le dossier de cette aciérie du Nord placée en redressement judiciaire.
"On se bat, j'ai demandé au gouvernement de soutenir les projets industriels, de mobiliser des financements", a-t-il dit, quelques heures après la visite sur place du ministre de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire.
Le président Macron s'est également exprimé sur la question de la formation, un de ses chevaux de bataille. "Il faut former les gens. Le problème qu'on a dans des territoires comme les Hauts-de-France ou le Grand Est, où des familles entières ont été mises au chômage, où parfois les parents étaient au chômage, les enfants au chômage, c'est la formation. Il n'y a plus la qualification qu'il faut pour repartir quand des projets se créent. Il faut former les jeunes pour que, quand on ouvre un projet, les gens puissent occuper ce travail", a-t-il déclaré.
Il a aussi évoqué d'éventuelles sanctions pour ceux qui refuseraient des emplois. "Je vais demander au gouvernement d'être plus exigeant avec ceux qui ont la possibilité d'avoir un travail et qui ne veulent pas le prendre. Il faut que ce soit une responsabilité. Il y a parfois des situations dans lesquelles on s'est installé. Les gens sont attachés au mérite. Moi je suis attaché au mérite", a-t-il dit.