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Les Chinois apprécient de plus en plus les aliments importés

le Quotidien du Peuple en ligne | 08.11.2018 11h10

Au premier coup d'œil, le petit magasin de Jiang Qin, dans le centre-ville de Shanghai, ressemble à n'importe quelle autre petite épicerie familiale de Chine, à part qu'elle est peut-être encore peu plus étroite et désordonnée.

Mais si vous laissez tomber son surnom, « Madame Avocat », vous entrez dans le club des acheteurs les plus avertis de produits importés de toute la ville.

Après avoir obtenu son diplôme d'études secondaires, Jiang Qin a choisi de ne pas aller à l'université, choisissant plutôt de contribuer à financer les futures études universitaires de son frère cadet. Pour ça, elle a quitté Nantong, sa ville natale de la province du Jiangsu, et a commencé à exercer le métier d'épicière à Shanghai à la fin des années 1990.

Au cours des deux dernières décennies qui ont suivi, son observation astucieuse du style de vie de plus en plus raffiné des habitants de sa communauté, principalement des jeunes locaux et des expatriés, a aidé Jiang Qin, maintenant âgée de 40 ans, à élargir la gamme de produits de son magasin.

Elle s'est diversifiée, passant des produits typiquement chinois comme le chou et la sauce de soja à des aliments importés tels que le chou frisé, le parmesan et la dinde. Il y a environ cinq ans, inspirée par un chef français vivant à proximité, elle est devenue l'une des premières personnes à vendre des avocats à Shanghai.

Son habileté à s'approvisionner en fruits l'a rendue célèbre et a attiré des clients dans son magasin, qui propose une vaste sélection d'aliments importés sur moins de 10 mètres carrés.

En juillet, elle a été honorée par Pro Mexico, une agence gouvernementale mexicaine qui promeut le commerce et les investissements internationaux, pour sa contribution à la popularité croissante de l'avocat en Chine, où les ventes ont augmenté plus rapidement que pour tout autre fruit.

L'histoire de Jiang Qin est une illustration de la manière dont le secteur des aliments importés a explosé en Chine. Les statistiques douanières montrent que le pays a importé 53,48 millions de tonnes de produits alimentaires l'année dernière, en hausse de 36,5% sur un an et d'une valeur de 58,28 milliards de dollars, soit une augmentation de 25%.

L'Union européenne, les États-Unis, la Nouvelle-Zélande, l'Indonésie et le Canada ont été les cinq principales sources d'importation au cours des dernières années, et l'Association américaine des industries alimentaires estime que d'ici la fin de l'année, la Chine sera le plus grand marché mondial pour les produits alimentaires importés.

« Le besoin accru d'une vie meilleure et en meilleure santé, rendue possible et plus accessible par les technologies de pointe du commerce électronique, a définitivement été le moteur le plus puissant de la croissance », a déclaré Li Xiang, analyste senior au China Business New Data Center, qui suit l'industrie des aliments et des boissons en Chine. « Aujourd'hui, trouver un repas ou une table où tout vient de Chine, que ce soit les ingrédients, les sauces et les épices, ou même les ustensiles de cuisine, c'est presque mission impossible ».

Et ce ne sont pas seulement les repas principaux qui ont changé. Un rapport de Li Xiang a révélé que le marché des snacks en ligne, qui a connu une croissance moyenne de près de 30% par an, est largement influencé par les importations, telles que les chips de durian de Malaisie et les amandes de Californie. Selon le rapport, avec le décollage du commerce électronique transfrontalier, la part de marché des snacks importés est passée de 11% en 2014 à 24% en 2016. Et le marché des snacks devenant de plus en plus sophistiqué, le nombre de détaillants et de marques a également augmenté.

Depuis 2014, le géant du commerce électronique, Tmall, a introduit 5 400 marques étrangères de l'industrie des produits alimentaires et des boissons de 53 pays en Chine. Près de 80% des marques n'ont jamais eu de présence physique en Chine.

Si l'habitude de manger des produits locaux est une part importante de la cuisine chinoise traditionnelle, les importations montrent de plus en plus leur capacité d'adaptation.

« Je ne pense pas que plus de produits alimentaires importés sur notre table ou dans notre estomac signifie un régime occidentalisé, bien que l'assiette de tout le monde soit de plus en plus mondialisée », a déclaré Shen Hongfei, l'un des commentateurs gastronomiques les plus connus de Chine. « Par exemple, prenons la pomme de terre, qui a été introduite dans le pays au 17e siècle. Les chefs chinois ont inventé de nombreux plats locaux en utilisant cet aliment de base, en plus des chips étrangères, les frites ou de la purée de pommes de terre ».

Les immenses possibilités offertes par la Chine et son potentiel de croissance ont attiré davantage de sociétés étrangères, une tendance à laquelle l'Exposition internationale des importations de Chine (China International Import Expo, CIIE), actuellement en cours à Shanghai, a donné une nouvelle impulsion.

« Des accords et des contrats sur les céréales, les protéines animales et le coton seront signés lors du CIIE, et chaque commande sera évaluée à plus de 100 millions de dollars », a de son côté affirmé Liu Jun, président chinois de Cargill, qui dispose d'un espace d'exposition de 108 m² au Centre national des expositions et conventions de Shanghai, où se tient la manifestation.

Parmi les produits présentés, du bœuf de première qualité nourri au grain, ainsi que du cacao et du chocolat. Selon M. Liu, Cargill a doublé ses investissements en Chine depuis 2011 et maintiendra son engagement sur le marché, qui est l'un des plus importants pour la société agroalimentaire américaine.

(Rédacteurs :实习生2, Yishuang Liu)
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