Dernière mise à jour à 11h14 le 10/11
La première édition de l'Exposition internationale des importations de la Chine (CIIE) est l'occasion pour les vignerons d'Afrique du Nord de faire connaître leurs produits sur le marché chinois, traditionnellement porté sur les vins français.
Présent à Shanghai , la société Grands crus de l'Ouest (GCO) de Rachid Hamamouche est le premier opérateur viticole privé en Algérie depuis l'ouverture du marché en 2001.
"Il y a une vraie consommation de vin en Algérie, un marché local qui est fort, mais on veut vraiment exporter, pour exporter l'image de l'Algérie notamment par le vin", explique Fabrice Sauteur, responsable commercial de l'entreprise. "Nous vendons de l'ordre de 350.000 bouteilles en France et sommes présents en Belgique, au Canada et en Allemagne. (...) Aujourd'hui, nous n'avons pas du tout de marché en Chine", précise-t-il.
Les choses pourraient toutefois changer en raison du succès rencontré lors de la CIIE. Si l'entreprise ne se "fixe pas d'objectifs chiffrés", mais plutôt "un objectif d'image", une cinquantaine de contacts ont déjà été noués, un chiffre "énorme" par rapport aux principaux salons du vin, selon M. Sauteur.
Cette réussite peut être attribuée à des tarifs de 2 à 5 euros la bouteille (2,29 à 5,72 dollars), en ligne avec les attentes des acheteurs chinois, mais aussi à la "typicité du terroir" dont sont issus ces vins, selon Anissa Djani, œnologue des GCO.
"Tout est naturel, c'est presque du bio", a assuré Mme Djani. "L'encépagement que nous avons en Algérie actuellement ne se trouve pas partout dans le monde. Le grenache, le Carignan, l'alicante Bouschet... Certains cépages plantés par les colons français ne se trouvent actuellement que chez nous. Nous avons des vignes de 50-60 ans et c'est avec cet atout-là que nous souhaitons nous introduire dans le marché", a-t-elle poursuivi.
"Ce sont des cépages que tout le monde peut connaître mais qui se sont adaptés au sol et aujourd'hui ne sont plus des cépages français mais des cépages algériens", a surenchéri M. Sauteur, insistant en outre sur la compatibilité entre la cuisine chinoise et les vins épicés, doté de beaucoup de caractère de GCO.
Une identité forte que l'on retrouve également chez la Ferme Rouge, une entreprise familiale marocaine fondée il y a dix ans, dont les vins sont fabriqués à partir de vignobles situés entre la Méditerranée et l'Atlantique.
Selon Fatima-Zahra Sourelah, directrice marketing et commerciale, leur caractère oriental a attisé la curiosité des visiteurs chinois. Certains d'entre eux, ravis de disposer de choix allant au-delà de l'offre traditionnelle en vins français, présents depuis longtemps sur le marché chinois, ont même souhaité acheter des bouteilles à même le stand.
Trois jours après l'ouverture de l'expo, l'entreprise avait déjà enregistré une commande de l'ordre de "plusieurs conteneurs" pour sa première venue en Chine. Malgré des prix un peu plus élevés (7 à 8 dollars la bouteille), les vins de la Ferme Rouge restent plus abordables que les vins français, sans toutefois mettre de côté la qualité.
Déjà présente dans des hôtels de luxe au Maroc, dans des restaurants orientaux en France et dans la grande distribution en Belgique et dans l'ouest des Etats-Unis, la Ferme Rouge ambitionne à terme d'exporter "500.000 bouteilles" par an vers la Chine, a précisé son directeur général, Mamoun Sayah.
A l'instar de leurs confrères algériens, les exposants marocains se sont dit très satisfaits de leur participation à la CIIE et comptent d'ores et déjà revenir lors de la prochaine édition.