La Russie qualifie les accusations d'espionnage autrichiennes d'infondées

Le ministère russe des Affaires étrangères a déclaré vendredi à l'ambassadeur autrichien en Russie, Johannes Aigner, que les accusations de Vienne selon lesquelles un colonel autrichien à la retraite aurait espionné pour le compte de la Russie étaient basées sur des soupçons sans aucune preuve.

Dans un communiqué, le ministère a déclaré avoir convoqué M. Aigner pour exprimer ses protestations suite à l'annonce par le chancelier autrichien Sebastian Kurz plus tôt dans la journée selon laquelle Vienne enquêtait sur un colonel à la retraite qui aurait travaillé pour les services de renseignement russes depuis les années 1990.

Cette action de Vienne complique les relations russo-autrichiennes, qui présentaient jusqu'à récemment une dynamique positive, a déclaré le ministère russe des Affaires étrangères.

La ministre autrichienne des Affaires étrangères, Karin Kneissl, a convoqué le représentant de Russie en Autriche à propos de cette affaire d'espionnage présumée, et annulée son voyage prévu prochainement à Moscou.

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a estimé auparavant lors d'une conférence de presse que l'Autriche n'avait pas respecté les normes diplomatiques en rendant l'affaire publique avant de consulter Moscou.

Les pays occidentaux "ont adopté pour règle de recourir non pas à la diplomatie traditionnelle respectant toutes les règles de décence, mais à une politique de mégaphone, en nous accusant publiquement et en exigeant que nous nous expliquions sur des affaires dont nous ignorons tout", a-t-il dit.

Le ministre autrichien de la Défense, Mario Kunasek, a déclaré avoir été informé de cette affaire par "un service ami" il y a quelques semaines.

En octobre, M. Kurz s'est rendu en visite en Russie où il s'est entretenu avec le président Vladimir Poutine à Saint-Pétersbourg, déclarant alors que les pays de l'Union européenne devraient maintenir le dialogue avec la Russie et chercher à améliorer les relations.