Dernière mise à jour à 09h39 le 10/05
L'Initiative la Ceinture et la Route (ICR), lancée en 2013 par le président chinois Xi Jinping, remet l'Afrique au cœur des relations économiques mondiales, soutient le professeur Mamadou Fall, directeur exécutif de l'Institut Confucius à l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar.
"La part de l'Afrique dans le commerce international est tout juste de 1%. Ce chiffre appelle un bouleversement dans l'ordre international. L'Initiative la Ceinture et la Route est de nature à bouleverser cet ordre international parce qu'elle remet l'Afrique, un continent marginalisé, au cœur des relations économiques internationales", assure-t-il dans un entretien accordé à Xinhua.
Parlant du Sénégal, il évoque les infrastructures de dernière génération que la Chine est en train de construire dans le cadre du programme de l'ICR. "Ces infrastructures, par leur nature et leurs orientations, leurs modes de financement, constituent une rupture par rapport à l'imagerie des infrastructures anciennes", salue-t-il.
M. Fall pense que l'ICR constitue "une opportunité" pour les pays africains d'avoir de telles infrastructures qui leur permettent de s'intégrer dans l'économie mondiale "et non dans ses marges".
Pour lui, cette initiative devrait leur permettre de bénéficier de formes de financement beaucoup plus équitables et, dans le même temps, d'un transfert de technologies. Donc, à ses yeux, "c'est un modèle qui rompt avec le pacte colonial et l'échange inégal".
"C'est vraiment une rupture du point de vue des relations économiques mondiales. L'Afrique et le Sénégal y gagnent sur toutes les lignes", analyse le directeur exécutif de l'Institut Confucius dakarois, y voyant "une belle initiative".
En effet, celle-ci "épouse de la manière la plus fidèle l'extraordinaire histoire de la Chine. Elle traduit la volonté du gouvernement et du peuple chinois de faire revivre les grands acquis de l'ancienne Route de la soie", rappelle l'historien.
Le Pr Fall explique que les anciennes Routes de la soie ont été le médium par lequel la première mondialisation a pu s'opérer en permettant de relier d'un seul tenant la Chine à l'Europe via l'Asie centrale et l'Afrique via le Sahara. D'après lui, elles ont représenté un grand épisode de la mondialisation.
Cette idée a été reprise par le gouvernement chinois dans son projet d'interconnexion à l'échelle planétaire via un réseau routier, ferroviaire, maritime, financier, économique et culturel, résume-t-il.
"C'est une forme de globalisation qui ouvre une interconnexion planétaire regroupant les villages, les villes, les régions et les continents du monde entier", vante Mamadou Fall, en ajoutant qu'elle est de nature à donner une chance à tous les pays du monde, mais aussi à les placer au cœur d'une forme de coopération équilibrée comme le dit le président Xi.
Du 25 au 27 avril dernier, le 2e Forum de la Ceinture et la Route pour la coopération internationale s'est tenu à Beijing en présence de représentants de plus de 150 pays et de 90 organisations internationales qui ont échangé leurs opinions sur les moyens de faciliter la coopération.