Dernière mise à jour à 10h17 le 17/07
Un sommet panafricain sur la lutte contre le terrorisme et se tenant dans la capitale kenyane a ouvert la voie à la réorganisation des initiatives visant à contenir la menace qui évolue rapidement sur le continent.
Plus de 1.497 délégués, y compris les responsables politiques de haut niveau tels que le secrétaire général des Nations Unies Antonio Guterres et le président du Kenya Uhuru Kenyatta ont assisté au forum qui s'était déroulé les 10 et 11 juillet. Ils ont convenu que les pays africains devraient élaborer de nouvelles stratégies pour relancer la guerre contre le terrorisme.
UNE IMPLANTATION DANGEREUSE
Les réseaux terroristes internationaux continuant à s'implanter en Afrique, la nécessité de déployer des efforts concertés afin de les contrer à l'aide d'un financement adéquat, de la stabilité politique, de la primauté du droit et de l'engagement des femmes comme des jeunes est devenue plus urgente que jamais, a indiqué le chef de l'ONU dans ses remarques liminaires au sommet.
"Pour que le terrorisme soit vaincu, il est essentiel que la lutte anti-terroriste africaine soit globale, bien financée, fondée sur le respect des droits de l'Homme et, plus important encore, soutenue par une volonté politique forte", a fait remarquer M. Guterres.
Il a salué les initiatives novatrices axées sur l'amélioration du partage des renseignements transfrontaliers et la participation des jeunes et des femmes à la sensibilisation des communautés aux dangers que représente l'extrémisme violent.
L'Afrique devrait parler audacieusement et d'une seule voix, a déclaré pour sa part M. Kenyatta, ajoutant que les pays africains devraient s'appuyer sur des campagnes militaires robustes, une bonne gouvernance, un développement inclusif et des programmes de responsabilisation conçus sur mesure pour la population vulnérable afin de remporter la lutte contre le terrorisme.
"Ces mesures nécessitent un soutien important en termes de financement, de logistique, de cadres juridiques et de coopération multilatérale", a signalé M. Kenyatta, ajoutant que les pays africains devraient faire davantage d'efforts pour lutter contre le recrutement de jeunes par des groupes militaires.
Les campagnes menées au plus près de la population contre l'extrémisme violent et la responsabilisation des jeunes vulnérables à travers l'éducation, la formation professionnelle et l'emploi sont essentielles pour contenir la propagation des idéologies violentes en Afrique, a-t-il poursuivi, ajoutant que le Kenya s'est associé à l'ONU pour organiser ce forum panafricain comme un nouveau départ à la guerre contre le terrorisme et l'extrémisme violent, qui ravagent un continent considéré aujourd'hui comme porteur de l'avenir de la croissance et de la transformation.
UNE SOLUTION AFRICAINE
Vladimir Voronkov, secrétaire général adjoint du Bureau des Nations Unies contre le terrorisme, a déclaré que ce forum insuffle un nouvel élan pour promouvoir une solution africaine à un défi sécuritaire transfrontalier.
"La conférence a démontré l'importance des efforts de lutte contre le terrorisme menés par les Africains, et renforcés par la solidarité et la responsabilité collective de la communauté internationale", a estimé M. Voronkov.
L'ONU aidera les pays africains à renforcer leur capacité à couper court aux financements du terrorisme et au recrutement des combattants par le biais d'une détection précoce, a-t-il dit, ajoutant que l'organisation envisage actuellement la création d'une plateforme inter-institutionnelle au Kenya ainsi que dans d'autres pays africains pour faciliter l'échange des données biométriques des terroristes.
"Nous avons l'intention d'instaurer un dialogue annuel contre le terrorisme entre l'ONU et les organismes régionaux africains, afin de faciliter l'introduction de mesures anti-terroristes concrètes", a fait savoir M. Voronkov.
RESPONSABILISER LA JEUNESSE
Les stratégies antiterroristes efficaces et locales, telles que la police de proximité, le partage des informations transfrontalières et les mesures pour lutter contre les flux financiers illicites devraient être davantage renforcées, ont recommandé les responsables politiques et les experts participant au sommet.
Le renforcement de la vigilance, associé à une législation punitive et à la responsabilisation des jeunes défavorisés, devrait être au cœur de la prochaine phase de la guerre contre l'extrémisme violent en Afrique, a indiqué Martin Kimani, directeur du Centre national de lutte contre le terrorisme du Kenya.
"Nous devons user de tous les outils juridiques, diplomatiques et financiers à notre disposition pour atteindre l'objectif d'un continent africain résistant à la menace terroriste et à la radicalisation de sa jeunesse", a-t-il conclu.