Dernière mise à jour à 15h56 le 07/11
Fatou Bensouda, procureure générale de la Cour pénale internationale (CPI), a demandé mercredi l'arrestation et la remise aux autorités de trois fugitifs libyens recherchés par la Cour.
Dans un exposé devant le Conseil de sécurité de l'ONU sur le travail de la CPI en Libye, Mme Bensouda a souligné que des mandats d'arrêt restaient en suspens à l'encontre de Mahmoud al-Werfalli, un officier de l'Armée nationale libyenne, de Saïf al-Islam Kadhafi, le deuxième fils de l'ancien leader libyen Mouammar Kadhafi, et d'Al-Tuhamy Mohamed Khaled, ancien chef de l'Agence libyenne de la sécurité intérieure au cours des dernières années du gouvernement Kadhafi.
Ces trois fugitifs sont accusés de crimes internationaux graves, dont des crimes de guerre comme des assassinats, des actes de torture, des traitements cruels et des atteintes à la dignité humaine, et des crimes contre l'humanité allant de la persécution à l'emprisonnement en passant par la torture et divers autres actes inhumains, a indiqué Mme Bensouda.
Son bureau dispose d'informations fiables sur la localisation actuelle trois suspects ; et pourtant, les trois hommes sont toujours en fuite, et la justice n'a toujours pas été rendue pour les victimes de leurs crimes présumés, a-t-elle déclaré au Conseil de sécurité.
On pense que Saïf al-Islam Kadhafi se trouve à Zintan, en Libye, tandis qu'Al-Tuhamy Mohamed Khaled réside au Caire, et que Mahmoud al-Werfalli continue à jouir de sa liberté dans la région libyenne de Benghazi, a indiqué Mme Bensouda.
L'impunité est à la fois un obstacle et une menace pour la stabilité, et doit être contrée par le règne du droit, a-t-elle déclaré. "Les auteurs de crimes internationaux graves prennent de l'assurance dès lors qu'ils pensent qu'ils ne seront jamais jugés. Le cycle de l'impunité créé un terreau propice aux atrocités en Libye", a-t-elle ajouté.
Briser ce cycle nécessite un effort international concerté pour garantir que les auteurs d'atrocités soient traduits en justice. L'arrestation et la remise des fugitifs à la CPI permettra à la communauté internationale de commencer à faire justice aux victimes libyennes, et de contribuer à la prévention de futurs crimes à l'encontre d'autres victimes, a-t-elle déclaré.