Dernière mise à jour à 09h15 le 16/12
L'Algérie a organisé jeudi la 6e élection présidentielle depuis l'adoption du pluralisme politique en 1989. Sur cette échéance, les Algériens sont partagés quant à la capacité de ce scrutin à mettre fin à la crise politique qui frappe le pays depuis le début de la contestation populaire entamée il y a 10 mois, laquelle a contraint l'ancien président Abdelaziz Bouteflika à démissionner.
Hicham Touati, un employé de la société publique de l'électricité et du gaz (Sonelgaz), qui a voté dans un bureau à Alger, a déclaré à Xinhua que l'élection donnerait naissance à une nouvelle Algérie. "Personnellement, j'espère que tout le monde y participe et soit positif, car je suis sûr que cette élection mettra fin à la crise politique qui frappe notre pays", a-t-il dit, estimant que les urnes sont le moyen le plus sûr pour sortir de la crise.
Mais pour Athmane Abdelouai, un homme d'une quarantaine d'années, "les circonstances actuelles ne permettent pas d'organiser un scrutin libre et équitable", malgré sa profonde conviction que les élections soient un passage inévitable.
En fait, le chef de l'Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), Mohammed Charfi, a confirmé jeudi, lors d'une conférence de presse, l'existence de certains actes anti-électoraux violents dans certaines régions du pays. Mais "heureusement, ils ont été contenus grâce à la sagesse et à la prévoyance des autorités afin d'assurer le bon déroulement du processus électoral", a indiqué M. Charfi.
Pourtant, certains Algériens sont toujours optimistes quant au résultat des sondages. Hassina Sahraoui, propriétaire du magazine Salama, a déclaré à Xinhua que les Algériens devaient remplir leur devoir avant de revendiquer leurs droits".
Selon M. Slimane, un imam d'une mosquée à Hydra, dans les hauteurs d'Alger, l'Algérie "se dirige vers une nouvelle ère que nous espérons pleine de stabilité, de prospérité, de progrès et de compréhension". "Le nouveau président aurait de lourdes tâches à accomplir face à une crise complexe", a-t-il ajouté.
Par ailleurs, le général Ahmed Gaïd Salah, chef d'état-major de l'armée, a estimé lundi que ce scrutin constituait une "phase d'une extrême importance dans le parcours de l'édification de l'Etat de droit et pour amener le pays vers une nouvelle phase aux horizons prometteurs, où le peuple algérien jouira des richesses de son pays et réalisera ses ambitions légitimes pour une vie digne".
Cependant, certaines voix parmi l'opposition et l'élite installée à l'étranger ont appelé les citoyens à boycotter cette élection, estimant qu'elle ne servirait qu'à "régénérer le système" après la démission de M. Bouteflika en avril dernier.
Pour sa part, le chef de l'Etat Abdelkader Bensalah a déclaré que la loi organique régissant l'ANIE et la loi organique sur le système électoral introduisaient des changements capitaux et sans précédent dans le processus électoral pour garantir un scrutin équitable.