Dernière mise à jour à 10h14 le 13/02
Les pourparlers autour de la formation du nouveau gouvernement sont désormais officiellement parachevés tandis que la composition sera soumise, ce vendredi à 18H00 (heure locale), au président de la République, Kaïs Saïed, a appris Xinhua mercredi auprès du Bureau de communication du chef du gouvernement désigné, Elyes Fakhfakh.
Dans un bref communiqué transmis à Xinhua, M. Fakhfakh a confirmé qu'il compte s'entretenir, vendredi, au Palais présidentiel de Carthage (banlieue nord de Tunis) avec Kaïs Saïed qui recevrait officiellement la liste nominative de la composition gouvernementale.
D'après la Constitution tunisienne, les deux ministres de la Défense ainsi que des Affaires étrangères devront être nommé par le président de la République.
Ainsi, une série de consultations marathoniennes, démarrées le 23 janvier écoulé, ont pris fin, au cours desquelles M. Fakhfakh a mené plus d'une dizaine de réunions avec les partis politiques et partenaires sociaux pour former son gouvernement, qui sera, selon lui, restreint qui "joint l'efficacité et la volonté politique à la détermination à remplir les objectifs de l'esprit révolutionnaire de l'après 14 janvier 2011 ".
Bien que les partis politiques devant faire partie du nouveau gouvernement restent encore inconnus, le deuxième parti au parlement (38 députés), Qalb Tounes (Coeur de Tunisie) ne sera pas représenté au sein du nouveau cabinet, selon Adnan Ben Youssef, membre de l'équipe de négociation du chef du gouvernement désigné Elyes Fakhfakh.
Cité par la presse locale, M. Ben Youssef a, toutefois, confirmé que le parti islamiste Ennahdha (Renaissance, 54 députés) sera dans la prochaine formation gouvernementale.
Cependant, le président du Conseil de la Choura (chambre basse) du parti Ennahdha, Abdelkarim Harouni, a déclaré ce mercredi à la radio privée "IFM" qu'il existe certaines divergences de vues entre son parti et le chef du gouvernement désigné Elyes Fakhfakh.
Les divergences sont qualifiées de "fondamentales", a-t-il poursuivi, soulignant dans ce sens que le parti "est attaché à un gouvernement d'unité nationale capable de faire face aux grands défis qui l'attendent".
"Si jamais il voulait faire passer son gouvernement, M. Fakhfakh devrait réussir à avoir une majorité parlementaire satisfaisante lors du vote de confiance (...) mais il semble jusqu'à présent qu'il (M. Fakhfakh) est en train de former un gouvernement minoritaire", pour reprendre les propos du chef du Conseil de la Choura d'Ennahdha.
Pour la plupart des observateurs locaux, la cartographie des partis politiques désireux de soutenir le nouveau gouvernement de M. Fakhfakh reste encore "floue" du fait que les partis de "gros calibre" (les mieux représentés au parlement) sollicitent trois facteurs-clés à savoir : un gouvernement politique, appuyé par la plus large ceinture parlementaire et qui n'exclut aucune partie influente sur l'échiquier dicté par les dernières élections législatives.
Dans ce sens et depuis sa nomination pour former le gouvernement le 20 janvier, M. Fakhfakh a déjà confirmé que le parti Qalb Tounes et le Partis constitutionnel libre (17 députés) seront en dehors de la nouvelle coalition gouvernementale, soulignant que les partis devant composer son gouvernement seront ceux qualifiés de "révolutionnaires".
Finalement, les décisions définitives des différents partis politiques, concernés par la formation du gouvernement, seraient à vrai dire divulguées à partir de l'annonce officielle, par M. Fakhfakh, de la composition proposée pour son gouvernement.