Dernière mise à jour à 10h12 le 13/02
Des "conditions de concurrence équitables" devront prévaloir dans les futures relations commerciales entre l'Union européenne (UE) et le Royaume-Uni, sans quoi "la possibilité d'appliquer des quotas et des tarifs aux secteurs les plus sensibles" devra être envisagée, estime, dans une résolution adoptée mercredi à une très large majorité, le Parlement européen (PE) réuni en session plénière à Strasbourg.
"Etant donné l'importance et la proximité de l'économie britannique, la future concurrence avec l'UE devra rester ouverte et loyale grâce aux conditions de concurrence équitables. Ce qui signifie des garanties pour des règles égales sur les questions sociales, environnementales, fiscales, d'aides publiques, de protection des consommateurs ou encore climatiques", exhorte le PE dans une résolution votée à Strasbourg mercredi.
Après la sortie du Royaume-Uni de l'UE le 31 janvier dernier, les deux parties doivent désormais négocier pendant la période de transition du Brexit la nature et les modalités de leur future relation.
La résolution votée mercredi par les eurodéputés précise que "pour obtenir l'approbation du Parlement, tout accord de libre-échange entre l'UE et le Royaume-Uni doit être subordonné à un accord préalable sur la pêche d'ici juin 2020". Si le Royaume-Uni ne respecte pas les législations et normes de l'UE, la Commission européenne devrait "envisager la possibilité d'appliquer des quotas et des tarifs aux secteurs les plus sensibles ainsi que la nécessité de clauses de sauvegarde pour protéger l'intégrité du marché unique de l'Union", considèrent les eurodéputés.
"Le Parlement souhaite que l'accord d'association avec le Royaume-Uni soit aussi large que possible et se base sur trois piliers principaux: un partenariat économique, un partenariat sur les affaires étrangères et des questions sectorielles spécifiques", estime le PE. "Cependant, un pays tiers ne peut pas bénéficier des mêmes droits qu'un État membre et l'intégrité du marché unique et de l'union douanière doit être préservée en permanence", prévient-il.
"Pour maintenir des relations commerciales sans quotas et droits de douane, le gouvernement britannique devrait s'engager à actualiser ses règles, notamment sur la concurrence, les normes du travail et la protection environnementale, afin de garantir une harmonisation dynamique des législations européennes et britanniques", ajoute le PE.
Mardi, le négociateur en chef de l'UE sur le Brexit, Michel Barnier, a déjà mis en garde Londres sur la question des services financiers britanniques. "Je voudrais (...) dire clairement à certains responsables britanniques qu'il ne doit pas y avoir d'illusion sur cette question : il n'y aura pas d'équivalence générale, globale ou permanente sur les services financiers", a-t-il dit à Strasbourg.