Dernière mise à jour à 12h28 le 08/03
Le climat de violence terroriste fait courir des risques de conflits communautaires au Burkina Faso, au Mali et au Niger, a déclaré samedi soir à Ouagadougou le président par intérim du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP, au pouvoir) Simon Compaoré, lors du troisième congrès du parti, a constaté Xinhua.
Pour M. Compaoré, la sécurité au Burkina Faso et particulièrement celle de la bande sahélo-saharienne, interpelle tant par la cruauté que la multiplicité des assauts terroristes contre des cibles militaires et civiles, tandis que le Bureau des Nations Unies pour l'Afrique de l'Ouest et le Sahel estime que le nombre des victimes de telles attaques a été multiplié par cinq en trois ans au Burkina Faso, au Mali et au Niger.
"Ce climat de violence terroriste fait courir, si l'on n'y prend garde, des risques graves de conflits communautaires et cause de nombreux mouvements de populations fuyant les zones d'opérations terroristes", a indiqué M. Compaoré dans son discours.
"Je voudrais (...) saluer la mobilisation nationale et internationale à l'endroit des personnes déplacées (...) et leur témoigner l'expression du soutien constant et de la solidarité du MPP".
Depuis 2015, le Burkina Faso est la cible d'attaques terroristes qui ont fait des centaines de morts parmi les civils et les éléments des forces de défense et de sécurité, ainsi que des milliers de déplacés.
Pour le MPP, compte tenu du caractère tentaculaire et international du phénomène terroriste observé au cours des deux dernières décennies, il convient que la réponse soit appropriée et sans équivoque, parce que "nous estimons que dans la phase actuelle, la coopération militaire internationale revêt toute son importance et requiert le soutien de tous".
M. Compaoré a souligné que le "terrorisme apparaît aujourd'hui comme une guerre de 4e voire de 5e génération dont l'objectif est la déstabilisation de nos Etats", ajoutant que l'urgence du moment est de parvenir tous ensemble "à contenir, voire à éradiquer cette gangrène dont certains individus malveillants, hors-la-loi, se servent pour tracer de nouvelles routes de la criminalité transfrontalière et des trafics de toute nature dans la bande sahélo-saharienne".
"Cet appel à la solidarité dans l'épreuve se justifie, parce qu'aucun Etat au monde n'est à l'abri de la menace terroriste tant qu'elle ne sera pas anéantie", a dit M. Compaoré, pour qui le principal générateur du terrorisme dans ses manifestations actuelles au Sahel demeure l'effondrement de l'Etat en Libye "causé par la politique solitaire des grandes puissances malgré l'inquiétude exprimée par l'Union africaine".
"Aujourd'hui, le territoire Libyen sert de niche aux terroristes qui se sont ravitaillés dans l'arsenal de guerre existant. Et la suite, on la connaît", a-t-il noté, rappelant qu'à l'époque, l'Union africaine n'avait pas été écoutée ni même consultée dans la gestion de la complexe crise libyenne.
"Les conséquences de cette expédition militaire en Libye, les populations du Sahel en paient rudement le prix aujourd'hui. Le MPP se fait le porte-voix des peuples qui souffrent le martyre, pour inviter instamment l'Organisation des Nations Unies à user de ses compétences et à peser de toute son influence politique afin d'amener toutes les parties en conflit à entamer sans délai un dialogue sérieux et sincère à même de mettre fin à cette situation chaotique et d'instaurer la paix", a-t-il affirmé.