Dernière mise à jour à 09h58 le 12/05
Si aucun effort n'est fait pour atténuer et surmonter les interruptions de services de santé pendant la pandémie de COVID-19, une interruption de six mois du traitement antirétroviral pourrait entraîner plus de 500.000 décès supplémentaires dus à des maladies liées au sida en Afrique subsaharienne en 2020-2021, ont prévenu lundi l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et l'ONUSIDA dans un communiqué.
En 2018, environ 470.000 personnes sont décédées de maladies liées au sida dans la région. Mais selon l'OMS et l'ONUSIDA, une interruption de six mois de la thérapie antirétrovirale pourrait ramener le nombre de décès liés au sida à celui de 2008, lorsque plus de 950.000 décès étaient observés dans cette région.
"La terrible perspective de voir un demi-million de personnes de plus mourir en Afrique de maladies liées au sida, c'est comme remonter dans le temps", a déclaré Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l'OMS.
Plus de 25 millions de personnes vivaient avec le VIH en 2018 en Afrique subsaharienne. Ces personnes risquent désormais de voir leur traitement interrompu à cause de la pandémie. "La pandémie de COVID-19 ne doit pas être une excuse pour détourner les investissements du VIH", a déclaré Winnie Byanyima, directrice exécutive de l'ONUSIDA.
Des services interrompus pourraient également affecter la prévention de la transmission mère-enfant du VIH. Selon les deux agences onusiennes, la limitation de ces services par le COVID-19 pendant six mois pourrait entraîner une augmentation drastique des nouvelles infections à VIH chez les enfants, pouvant atteindre 37% au Mozambique, 78% au Malawi, 78% au Zimbabwe et 104% en Ouganda.