(COVID-19) La Tunisie n'a pas encore vaincu le virus, dit le chef du gouvernement Elyes Fakhfakh

"La pandémie du coronavirus a été relativement maîtrisée suite aux énormes efforts consentis par toutes les parties intervenantes dans cette lutte en plus du degré de civisme et de responsabilité dont les Tunisiens éprouvaient vis-à-vis les mesures du confinement et du couvre-feu", a souligné, mardi, le chef du gouvernement tunisien, Elyes Fakhfakh.

"Toutefois, nous ne pouvons pas admettre, définitivement, que nous avons vaincu le virus", a insisté M. Fakhfakh dans un entretien avec la chaine de télévision française, France 24.

Le chef de la primature tunisienne a parlé d'une "victoire provisoire" dans l'attente de la "victoire complète" en dépassant la crise sanitaire à lourdes répercussions socio-économiques.

M. Fakhfakh a ajouté que la situation économique dans son pays "était déjà critique en début de cette année (...) elle (la situation) le sera encore plus grave avec et après le déconfinement".

D'après lui, le gouvernement tunisien aura deux objectifs à réaliser en phase post-épidémie: mettre un terme à la pauvreté et relancer l'économie, outre la réanimation de la situation sociale fragile.

"Toutes les mesures décidées visent à appuyer les entreprises et, plus loin, préserver les emplois: des réformes profondes et douloureuses parfois sont attendues", a dit le chef du gouvernement tunisien.

D'après des chiffres énoncés par M. Fakhfakh, la Tunisie avait besoin de 5 milliards d'euros supplémentaires pour le budget de 2020, au moment où son économie fait face à une crise, la plus grave depuis l'indépendance du pays en 1956 à cause du nouveau coronavirus.

"La loi de finances a estimé le financement extérieur à 8 milliards de dinars (soit un peu plus de 2,5 milliards d'euros) et je prétends que ce montant doublera", a estimé M. Fakhfakh.

Et de poursuivre: "dans ce sens, nous sommes en pleines discussions en matière de toutes les alternatives possibles sur le double plan national et international".

A noter que la loi de finances tunisienne a approuvé pour l'année 2020 un budget global de 47 milliards de dinars (environ 15 milliards d'euros), dont un cinquième de son financement provient de l'extérieur.

Fin mars écoulé, l'Union européenne a accordé une subvention financière à la Tunisie d'une valeur de 250 millions d'euros, en plus d'un prêt d'urgence de 745 millions de dollars débloqué par le Fonds monétaire international (FMI).

Pour l'exercice 2020, le produit intérieur brut tunisien devrait régressé de 4,3%, soit le niveau le plus bas depuis 1956, en raison du coronavirus.

La Tunisie n'a enregistré aucun nouveau cas confirmé de COVID-19 pour deux jours de suite (dimanche et lundi) pour stagner à 1.032 cas positifs dont 45 décès et 727 guérisons.