Dernière mise à jour à 17h48 le 28/05
Lorsque Wang Junhui a rencontré ses anciens amis à l'hôpital de l'amitié sino-congolaise de Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo, après leur avoir dit au revoir il y a deux ans, il était particulièrement heureux. Mais il a également regretté qu'ils ne puissent pas s'embrasser comme avant.
« Nous devons garder une distance sociale pour éviter le risque d'infection », a déclaré M. Wang, qui a dirigé une équipe de 12 experts médicaux de la province chinoise du Hebei en RDC du 12 au 23 mai pour aider le pays africain à lutter contre le COVID-19.
Selon les Centres africains de contrôle et de prévention des maladies, à la date du 27 mai, la RDC, un pays d'Afrique centrale avec une population d'environ 85 millions d'habitants, avait signalé 2 546 cas de COVID-19, dont 68 décès et 365 guérisons.
« J'ai travaillé à l'hôpital de 2016 à 2018 et je connaissais bien le pays et ses habitants », a expliqué M. Wang. À l'époque, il faisait partie d'une équipe médicale chinoise envoyée pour aider le pays à améliorer ses services de santé. « Ils nous sont tellement reconnaissants d'être venus à ce moment critique », a-t-il déclaré.
L'équipe de M. Wang a partagé avec le personnel de l'hôpital l'expérience chinoise dans la gestion des salles d'isolement, les méthodes de désinfection et le traitement des patients dans un état critique.
Au cours de leur séjour de 12 jours, ils ont assisté à près de 30 sessions, y compris le partage d'expériences, la formation d'agents médicaux et des communautaires locaux, et aidé le pays à améliorer sa capacité de tests d'acides nucléiques.
Ils sont partis pour la République du Congo le 23 mai dernier pour un travail similaire, et se rendront en République démocratique de Sao Tomé-et-Principe le 31 mais, puis ils reviendront en Chine le 9 juin.
M. Wang a dit avoir été impressionné de voir comment ses collègues africains avaient fait un excellent travail dans la lutte contre la pandémie de COVID-19.
Selon l'agence de presse Xinhua, le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, a déclaré que l'Afrique était jusqu'à présent la région du monde la moins touchée par la pandémie et que le continent n'avait pas connu d'épidémie de masse.
Les chiffres du CDC Afrique ont montré qu'à la date du 27 mai, le continent avait signalé un total de 119 391 cas confirmés de COVID-19, avec 3 589 décès et 48 618 récupérations.
Les cas confirmés de COVID-19 en Afrique représentent 1,5% du nombre cumulé mondial, et ses décès dus à la maladie moins de 0,1% du total mondial, a souligné le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus.
Wang Xiaochun, conseiller principal sur le contrôle des maladies au CDC Afrique, a déclaré : « une réaction rapide et des mesures strictes précoces sont cruciales pour ralentir la propagation du virus en Afrique », ajoutant que dans la semaine suivant le premier cas confirmé en Afrique le 15 février, la plupart des pays africains ont mis en œuvre diverses mesures, notamment des fermetures de frontières, des restrictions de voyage vers et depuis certains pays, des fermetures nationales et partielles, des couvre-feux et des suspensions d'écoles.
Une mobilité relativement faible des personnes en Afrique a également contribué à réduire le risque de transmission, a-t-il déclaré. En outre, a indiqué M. Wang, l'Afrique a l'expérience de la réponse aux maladies infectieuses telles que le sida, le paludisme, le choléra, la dengue et le virus Ebola. « Les médecins et le public sont expérimentés dans les mesures de santé publique comme la recherche des contacts ».
Pour Tedros Adhanom Ghebreyesus, « les connaissances et l'expérience ont joué un rôle vital en Afrique pour réagir rapidement à la pandémie de COVID-19. »
Cependant, a averti M. Wang, le conseiller du CDC pour l'Afrique, le risque d'une épidémie de masse en Afrique demeure élevé, car le continent est entré dans une phase de transmission communautaire, au cours de laquelle il est difficile de retrouver la source de l'infection et il y a une augmentation rapide des infections.
Selon le directeur de l'OMS, la transmission communautaire est apparue dans environ la moitié des pays africains et continue de s'étendre. L'augmentation des tests est une stratégie clé que l'Afrique doit d'urgence renforcer, a-t-il dit, ajoutant que la détection précoce, l'isolement et le traitement sont importants pour freiner la propagation.
Jusqu'à présent, l'Afrique a testé environ 1,5 million de ses 1,29 milliard d'habitants. L'Union africaine et le CDC Afrique ont lancé une initiative pour porter ce nombre à 10 millions en quatre mois et ont recruté un million d'agents de santé communautaire pour la recherche des contacts.
« Bien que le risque d'une épidémie de masse existe et que l'Afrique soit confrontée à des défis tels que la capacité limitée des tests et l'insuffisance des services médicaux de base, le peuple africain a obtenu la confiance de la pratique chinoise contre la maladie », a souligné Wang Xiaochun, conseiller du CDC Afrique.
La Chine a envoyé des fournitures et une assistance médicales à plus de 50 pays africains et à l'Union africaine. Cinq équipes d'experts médicaux chinois ont également été envoyées en Afrique, a de son côté annoncé le président Xi Jinping le 18 mai dans son discours à l'ouverture virtuelle de la 73e session de l'Assemblée mondiale de la santé, l'organe de décision de l'OMS.