Dernière mise à jour à 08h48 le 24/06
Une réunion par visioconférence des ministres des Affaires étrangères des membres de la Ligue arabe (LA) s'est conclue mardi par un message de soutien à la position de l'Egypte sur la construction du barrage hydroélectrique éthiopien sur le Nil, a déclaré dans un communiqué l'organisation panarabe basée au Caire.
Dans une résolution publiée à l'issue de cette réunion extraordinaire, les ministres arabes des Affaires étrangères sont convenus que la sécurité hydrologique de l'Egypte et du Soudan faisait partie intégrante de la sécurité nationale arabe.
Ils ont également exprimé leur rejet de "toute action ou mesure qui affecterait les droits de chacun à bénéficier des eaux du Nil".
Bien qu'ils aient débuté il y a plusieurs années déjà, les pourparlers tripartites sur les règles de remplissage et d'exploitation du Grand barrage éthiopien de la Renaissance (GERD) ont jusqu'à présent été infructueux, y compris lorsqu'ils étaient organisés par Washington, l'Egypte craignant que la construction du GERD n'affecte la part annuelle qu'elle reçoit des eaux du Nil.
L'Ethiopie a récemment annoncé qu'elle commencerait bientôt à remplir le réservoir, tandis que l'Egypte l'a mise en garde à plusieurs reprises contre toute décision unilatérale prise en l'absence d'accord tripartite préalable entre l'Ethiopie, l'Egypte et le Soudan.
La résolution publiée mardi par la Ligue arabe exhorte les trois pays à reprendre des "négociations de bonne foi, visant à parvenir à un accord équitable et tenant compte des intérêts de toutes les parties". Elle met en garde également contre toute décision unilatérale au sujet du barrage.
Une fois achevé, ce barrage d'une valeur de 4 milliards de dollars américains devrait produire plus de 6.000 mégawatts d'électricité, et sera le plus grand barrage hydroélectrique d'Afrique.
Le remplissage du réservoir, dont la capacité totale est de 74 milliards de mètres cubes, pourrait prendre plusieurs années.
Préoccupée par l'avenir des 55,5 milliards de mètres cubes d'eau qu'elle reçoit chaque année du fleuve, l'Egypte cherche cependant à prolonger la période de remplissage du barrage afin d'éviter une éventuelle pénurie d'eau, ce qui constitue un des points clé de ses négociations avec l'Ethiopie.