Dernière mise à jour à 09h13 le 29/07
Au Sahel et dans la région du lac Tchad, au moins 286 civils, dont neuf réfugiés, ont été tués par les mines et les engins explosifs depuis 2019, a déclaré mardi Babar Baloch, porte-parole du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), lors d'un point de presse virtuel depuis Genève.
Depuis le début de l'année 2020, le HCR constate un nombre croissant d'incidents mortels impliquant des populations déracinées au Sahel et dans la région du lac Tchad, qui sont victimes des mines et des engins explosifs improvisés. Selon l'agence onusienne, les mines et les engins explosifs improvisés font peser une menace croissante sur les populations d'accueil, les réfugiés et les personnes déplacées.
"Bien que les cibles visées par de nombreux groupes armés antigouvernementaux et non étatiques semblent être les forces de sécurité, de plus en plus de civils sont aveuglément tués et mutilés", a martelé M. Baloch.
Selon lui, le Nigeria et le Tchad sont les pays les plus touchés dans le bassin du lac Tchad. Quelque 230 personnes ont été tuées dans le nord-est du Nigeria et 300 autres blessées par des engins explosifs improvisés en 2019. En outre, plus de 15 incidents de ce type ont été signalés depuis le début de l'année 2020.
Le HCR constate également une tendance à la hausse dans le Sahel. Le Niger a connu cinq incidents différents depuis le début de l'année qui ont tué au moins cinq réfugiés et personnes déplacées.
Au Burkina Faso voisin, ce sont deux adolescents qui en ont été victimes au début de l'année, indique le HCR.
Au Mali, la population civile représente près de la moitié des victimes des mines terrestres et des engins explosifs improvisés. Au moins 42 civils ont été tués dans 82 incidents entre janvier et mai de cette année, selon le HCR.
Le Sahel est confronté à l'une des crises de déplacement les plus importantes au monde. Des millions de personnes ont fui les attaques aveugles des groupes armés contre les civils, avec notamment des exécutions sommaires, le recours généralisé au viol des femmes et des attaques contre les institutions étatiques, y compris les écoles et les établissements de santé, a noté le HCR.