Dernière mise à jour à 10h32 le 05/03
L'océan Indien est réputé pour ses thons et en particulier l'albacore qui fait l'objet d'une surpêche et dont les réserves sont dans le rouge depuis plus de cinq ans, s'alarment des opérateurs et des ONG mauriciennes en marge de la prochaine réunion de la Commission des thons de l'océan Indien (CTOI) prévue du 8 au 12 mars.
Convoquée à la demande de la délégation mauricienne, elle rassemblera ses 31 Etats membres pour discuter des quatre résolutions proposées sur la gestion des stocks d'albacore, une espèce très prisée en conserve, mais qui se déguste aussi en pavé et est très recherchée pour les sushis.
Neil Bohannon, patron de la filiale mauricienne du groupe britannique Princes, juge "essentiel" que cette réunion débouche sur un "plan solide" pour la réhabilitation des stocks de thon jaune, en ligne avec les avis scientifiques, et qui assurera leur durabilité sur le long terme. Selon les rapports scientifiques, a-t-il averti, sans la mise en place d'un plan de reconstruction de ces stocks, "ceux-ci risquent fort de s'effondrer d'ici quelques années".
De son côté, Cougen Purseramen, chef de l'exploitation du groupe mauricien IBL Seafood, juge important de faire des sacrifices pour que l'industrie puisse exister sur le long terme. "Nous avons une vision à long terme. Même si cela implique des coupes drastiques en termes de volume et que nous traversions des moments difficiles, nous ne pouvons courir le risque que les stocks (...) s'effondrent. Ceux qui prônent le contraire ne sont motivés que par des gains à court terme", a-t-il dit.
Pour rappel, en amont de la réunion de la CTOI de novembre 2020, le secteur de la transformation avait préconisé un plan de reconstruction recommandant une baisse de 20% de l'ensemble des prises, quel que soit l'engin de pêche, par rapport aux niveaux de 2014.
"Il est nécessaire d'avoir un plan de réhabilitation des stocks crédible, clair et agréé par l'ensemble des parties prenantes, afin que les stocks soient rétablis en deux générations", a souligné M. Bohannon en disant soutenir cet objectif.
Ce secteur représente plus de 5.000 emplois directs à Maurice, sans oublier ceux liés à l'administration et le secteur portuaire, et les emplois indirects estimés, eux, à plus du double. La production de thon représente 25% des exportations mauriciennes, mais l'industrie de la transformation a déjà été affectée par la pandémie de nouveau coronavirus, avec la chute de la demande dans la restauration.