Dernière mise à jour à 09h27 le 12/01
Les lagons sont surexploités à Maurice, a averti lundi le ministre de l'Economie bleue, des Ressources marines, de la Pêche et de la Marine, Sudheer Maudhoo.
"Un épuisement d'espèces de poisson n'a pas été observé tel quel dans nos eaux territoriales. Par contre, selon les statistiques de captage de poissons compilées par mon ministère, une surexploitation a été notée ces dernières années dans les lagons ou les régions hors lagon", s'est-il alarmé.
Selon les chiffres du ministère, le rendement maximal durable (RMD) en lagon et dans l'espace hors lagon jusqu'à 12 milles nautiques est estimé à 1.699 tonnes.
En 2020, pas moins de 606 tonnes de poisson ont été pêchées par des pêcheurs enregistrés, 650 tonnes par des pêcheurs au gros et 300 tonnes par des amateurs, soit un total de 1.556 tonnes. Ce chiffre représente 91% du RMD, ce qui est beaucoup trop pour une pêche durable, a souligné M. Maudhoo.
Le RMD est la quantité maximale de biomasse que l'on peut extraire en moyenne et à long terme d'un stock halieutique dans les conditions environnementales existantes sans affecter le processus de reproduction, selon l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). Pour qu'un stock soit exploité au RMD, il faut ajuster l'effort de pêche et les modalités de capture au maximum de ce qui peut être produit durablement.
Dans l'archipel mauricien, les pêcheurs exploitent les lagons peu profonds limités par la barrière de corail et le plateau continental au-delà, à l'aide de grands filets, de nasses, de lignes et de harpons. Afin d'ajuster l'effort de pêche et les modalités de capture, le ministère encourage la pêche hors lagon. Il rachète les filets afin de minimiser les dégâts sur l'écosystème. Cette campagne a démarré en 1996 avec aujourd'hui une quasi-disparition de ce type de pêche.