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La visite en Inde du PM chinois prouve la volonté de la Chine de renforcer les relations bilatérales

( Xinhua )

18.05.2013 à 15h41

En choisissant l'Inde pour la première étape de sa première tournée à l'étranger depuis sa prise de fonctions, le Premier ministre chinois Li Keqiang souligne l'importance des relations sino-indiennes en dépit des querelles territoriales et autres différends entre les deux puissances asiatiques.

La logique est simple : la Chine et l'Inde étant les deux plus grands pays en développement et les nations les plus peuplées de la planète (40% de la population mondiale au total), une mauvaise relation serait néfaste pour les deux camps.

En ce sens, lors de discussions récentes avec le Premier ministre indien Manmohan Singh, le président chinois Xi Jinping et le Premier ministre Li Keqiang ont réaffirmé l'engagement de la Chine à renforcer les relations bilatérales tout en gérant de façon efficace les querelles aux frontières et autres différends épineux.

Au fil des ans, les relations bilatérales sino-indiennes ont essuyé nombre de tempêtes, la dernière en date étant une querelle frontalière. Mais la réconciliation rapide entre les deux puissances après cette dernière épreuve démontre que les deux nations voient la situation dans son ensemble plutôt que de s'attarder sur des dossiers anecdotiques.

Il est évident que les deux puissances cherchent à minimiser les hostilités et les confrontations de voisinage, et doivent saisir les opportunités de développement qui s'offrent à elles, ce qui correspond aux aspirations premières des deux pays.

Depuis les années 1950, nombre d'observateurs issus des pays en développement considèrent la Chine et l'Inde comme des défenseurs des droits des pays pauvres, et cette responsabilité partagée a inspiré les deux nations à se rapprocher sur des dossiers comme le changement climatique, la sécurité alimentaire et énergétique, ainsi que la crise financière mondiale.

A l'heure où les deux puissances imposent de plus en plus leur présence sur les scènes régionale et internationale, le moment est venu pour elles de travailler de concert pour s'attaquer aux crises financières, au terrorisme et aux autres défis de notre époque.

A l'Ouest, rien de nouveau : les observateurs occidentaux ont tendance à analyser la relation entre les deux pays en se concentrant sur les différends territoriaux et la rivalité régionale entre les deux puissances, oubliant volontiers que les problèmes frontaliers sont essentiellement un héritage du colonialisme occidental. Pendant les milliers d'années qui ont précédé l'arrivée des puissances européennes, les querelles territoriales étaient rares entre les deux civilisations millénaires.

Leurs expériences communes en matière d'anti-colonialisme et d'accès à l'indépendance ont débouché sur la coopération sino-indienne de notre époque.

A cela s'ajoute le même esprit travailleur et une aspiration commune à l'autonomie qui ont contribué au boom économique des deux puissances asiatiques au cours des dernières décennies, la Chine s'étant imposée comme "l'usine du monde", et l'Inde comme une destination privilégiée pour l'industrie informatique et les délocalisations.

Les deux pays partagent également les mêmes aspirations pour un ordre mondial plus juste et équitable et se sont donc naturellement rapprochés dans différents cadres de travail multilatéraux, dont les BRICS, BASIC et les négociations de Doha.

Leurs relations de plus en plus solides en ce qui concerne les échanges commerciaux, de personnel et les investissements démontrent que le renforcement annoncé de la coopération bilatérale ne repose pas que sur des paroles en l'air.

Inutile de se voiler la face, les deux puissances ne pourront pas restaurer intégralement la confiance mutuelle sans résoudre au préalable leur différend frontalier, un dossier complexe qui pourrait perdurer.

Cependant, la confiance pourrait être progressivement restaurée si les deux camps font preuve de bonne foi lorsqu'ils évaluent leurs intentions stratégiques respectives. Sur le terrain des affaires étrangères, la Chine adhère aux cinq principes de coexistence pacifique et n'a jamais cherché à approfondir ses relations avec un pays tiers au détriment de sa relation avec l'Inde.

Beijing est par ailleurs convaincu que l'Inde, en tant que pionnier du Mouvement des pays non-alignés, a choisi de son propre gré de collaborer avec la Chine, sans influence d'autres puissances.

La relation sino-indienne prend de l'ampleur sur la scène internationale à l'heure où nombre d'observateurs à travers le monde se tournent vers les deux économies émergentes en espérant y déceler des indicateurs positifs en cette période de reprise post-crise.

Cela pousse les deux poids-lourds asiatiques à mettre de côté leurs vieilles querelles et à approfondir leur coopération, qui vise à faire évoluer la nature de leur relation de façon à profiter aux deux camps, mais aussi au reste de l'Asie et du monde entier.

La relation sino-indienne est résolument tournée vers l'avenir plutôt que vers le passé. C'est avec cet état d'esprit constructif que les nouveaux leaders chinois ont décidé de prendre l'initiative d'approfondir davantage les liens bilatéraux entre les deux pays et de renforcer la confiance mutuelle. Le séjour du Premier ministre chinois en Inde constituera sans aucun doute un pas en avant dans cette direction.

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