Des déléguées chinoises venant de tout le pays ont assisté lundi à la cérémonie d'ouverture de la 11e Assemblée nationale des femmes à Beijing. Au cours de ce congrès un plan d'action devrait êtré élaboré pour la promotion économique des femmes chinoises dans les cinq prochaines années. (Liao Pan/China Daily)
L'écart de revenu croissant entre les hommes et les femmes a été lundi, le principal point de discussion entre les déléguées, lors de la cérémonie d'ouverture de la 11e Assemblée nationale féminine.
«Plus d'efforts sont nécessaires pour donner aux femmes plus de possibilités et de ressources, afin d'améliorer leurs capacités dans l'administration des affaires nationales et sociales, et de les aider à jouer un rôle plus important dans le développement culturel», a déclaré lors de la première journée Song Xiuyan, vice-présidente par la Fédération nationale des femmes de Chine (FNFC).
«Nous ferons de notre mieux pour promouvoir l'égalité des sexes dans le processus d'élaboration des politiques ».
Bien que la promotion de l'égalité des sexes soit inscrite depuis l'année dernière, dans le programme administratif, du XVIIIe Congrès national du PCC, l'écart de revenu toujours croissant reste un véritable problème.
Selon trois enquêtes nationales menées par le Bureau national des statistiques, l'inégalité économique entre les hommes et les femmes a augmenté au cours des deux dernières décennies.
Les études montrent par exemple, qu'en 1990, le revenu annuel des femmes citadines représentait 77,5% des gains de leurs homologues masculins. Le ratio a diminué de 70% en 1999 et 67,3% en 2010.
La situation dans les zones rurales est bien plus alarmante. Le ratio était d'environ 79% en 1999, mais a chuté à 56% en 2010.
« L'inégalité des sexes est devenue inquiétante et est une conséquence directe de la discrimination », a souligné Zhou Haibin, un fonctionnaire de l'Organisation internationale du Travail.
En ajoutant que : «L'idée que les hommes sont chefs de famille et que les femmes sont en charge des affaires intérieures est plus ou moins ancrée dans l'esprit des gens , ce qui conduit à l'inégalité en matière d'emploi, de promotion et des revenus».
Des préjugés dans le monde du travail
Wang Ling, 26 ans, titulaire d' un master, a la chance d' avoir obtenu l'emploi de ses rêves dans une société d'énergie éolienne à Shanghai.Cependant, on lui a attribué un poste peu valorisant, son patron étant inquiet qu'elle ne puisse pas gérer de nombreux voyages d'affaires.
Certains de ses camarades de classe masculins se sont vus offrir des emplois à des postes clés dans la même entreprise.
En 2009, le Centre pour le droit des femmes et services juridiques de l'Université de Beijing a interrogé 3000 femmes pendant plus d'un an, et a constaté que 25% d'entre elles se sont vu refuser un emploi simplement parce qu'elles sont des femmes.
Une responsable des ressources humaines dans une entreprise appartenant à l'État surnommé Shen, a expliqué à China Daily que son employeur aurait, sans aucun doute, préféré choisir une candidature masculine plutôt q'une candidate possédant des qualifications égales. Par ailleurs, ils sont prêts à abaisser leurs normes afin d'embaucher plus d'hommes.
Et de poursuivre : «Je sais que les femmes sont le plus souvent, bien plus capables que les hommes , mais elles ne peuvent que travailler que quelques années (environ cinq ans) avant de connaître une interruption pour cause de maternité».