Un haut responsable chinois a annoncé jeudi que la Chine et la Russie se sont entendues sur l'essentiel d'un accord portant sur la livraison de gaz naturel et pour coopérer sur d'autres projets. Il sera signé lors de la visite du président russe Vladimir Poutine à Beijing la semaine prochaine.
Des entreprises des deux pays sont en train de finaliser les contrats de gaz à Moscou, et le but est de les signer lors de la visite de Vladimir Poutine, a dit Cheng Guoping, le Ministre adjoint des Affaires étrangères chinois, lors d'une conférence de presse.
Le Président russe participera à un sommet de la Conférence sur l'interaction et les mesures de confiance en Asie les 20 et 21 mai à Shanghai. Ce sera son premier voyage en Chine depuis que son homologue, le président Xi Jinping, a pris ses fonctions.
Faisant face à des sanctions occidentales après avoir arraché la région de Crimée à l'Ukraine cette année, la Russie se tourne vers les marchés asiatiques pour réduire sa dépendance envers l'Europe en tant qu'acheteur d'énergie. Sergey Pikin, directeur du Fonds russe de développement de l'énergie, avait déclaré à la fin du mois d'avril qu'il était sûr à « 100 pour cent » que la Chine et la Russie allaient signer un accord sur le gaz.
Le premier producteur de gaz naturel de Russie, Gazprom OAO, prévoit de fournir à la Chine 38 milliards de mètres cubes de gaz par an à partir de 2018 et de faire passer cette quantité à 68 milliards de mètres cubes. Le combustible sera transporté par des pipelines situés dans l'Ouest et l'Est de la Chine. Aucun calendrier n'a cependant été précisé quant à la date de l'augmentation des fournitures de gaz.
Une personne de la China National Petroleum Corp, le plus grand importateur de gaz naturel de Chine, a déclaré au China Daily que le prix du gaz livré est en cours de discussion et que cet élément a été une pierre d'achoppement lors des négociations.
Sun Yongxiang, chercheur à l'Institut de développement et de recherche du Conseil d'Etat, le cabinet de la Chine, estime pour sa part que le prix pourrait se situer aux alentours de 400 Dollars US pour 1 000 mètres cubes, un tarif proche des exigences de la Russie.
« Ce prix estimé est supérieur à nos attentes », a de son côté déclaré Wang Ruiqi, analyste principale chez ICIS-C1 Energy, société de conseil en énergie basée à Shanghai.
Selon elle, même si la Chine peut sceller cet accord avec la Russie, elle a tout de même encore besoin de diversifier ses sources d'approvisionnement énergétique.
« La construction du pipeline va prendre de deux à trois ans, tandis que la demande en gaz de la Chine va continuer à augmenter rapidement du fait de la poursuite des processus d'urbanisation et d'industrialisation », a dit Mme Wang.
Selon les données de la CNPC, la Chine est devenue le troisième plus grand consommateur de gaz naturel au monde en 2013, avec 167,6 milliards de mètres cubes utilisés au total, en hausse de 13,9% d'une année sur l'autre.
En plus de l'approvisionnement du pipeline, la CNPC a signé un accord avec le gouvernement russe pour prendre une participation de 20% dans le projet de gaz naturel liquéfié Yamal de ce pays. Cela fait partie des initiatives prises par la Chine pour augmenter ses importations d'énergie propre.
La société chinoise a déclaré que la transaction a été finalisée le 14 janvier dernier.
En octobre de l'année dernière, la CNPC avait accepté d'acheter 3 millions de tonnes de gaz naturel liquéfié par an à Yamal LNG. L'accord est entré en vigueur cette année.
Le projet Yamal LNG est situé sur la péninsule de Yamal, dans le Nord de la Russie. Il s'agit d'une coentreprise établie entre Novatek Inc, société russe qui en détient 60%, Total SA, société française qui en possède 20%, et la CNPC, avec une participation de 20% également.