Les autorités chinoises ont lancé une campagne de répression contre la propagation de rumeurs et d'autres contenus nuisibles par le biais de services de messagerie instantanée tel que WeChat.
Cette mesure a été lancée mardi par l'Office national d'information sur Internet, le ministère de l'Industrie et des Technologies de l'information et le ministère de la Sécurité publique.
La campagne vise la diffusion de rumeurs et d'autres informations nuisibles à la sécurité nationale et à l'intérêt public à travers des comptes publics et des groupes de discussion sur des plates-formes de messagerie instantanée, a indiqué le bureau dans un communiqué.
WeChat, conçu par le géant chinois de l'Internet Tencent, est une application de texte mobile et de messagerie vocale devenue très populaire dans le pays avec plus de 650 millions d'utilisateurs.
Les comptes publics WeChat, qui fournissent des informations personnalisées à un nombre illimité d'abonnés,ont dépassé les 3 millions, selon le bureau.
Un responsable qui a préféré garder l'anonymat, a déclaré que le nombre important de comptes publics et de divers groupes de discussion, qui permettent jusqu'à 500 participants, sont devenus un canal pour la diffusion de rumeurs et d'autres contenus indésirables.
En ajoutant que la campagne se concentrerait sur les objectifs clés, comme la diffusion de contenu malveillant notamment la violence, le terrorisme et la pornographie via des comptes publics.
Une déclaration conjointe publiée par les sociétés qui gèrent les services de messagerie, y compris Tencent, a fait savoir qu'elles allaient prendre des dispositions, conformément à la dernière vague de répression en mettant en place des mesures pour mieux contrôler ces comptes, et fermer ceux qui répandent des rumeurs.
Le mois dernier, un tribunal de Beijing a condamné Qin Zhihui, un internaute connu en ligne sous le pseudo de "Qinhuohuo", à trois ans de prison pour diffamation concertant des célébrités et membres du gouvernement.
Les autorités devront également introduire davantage de mesures pour encourager l'utilisation de comptes WeChat par le gouvernemnt pour répondre aux préoccupations du public, et inciteront également les médias et portails d'actualités à utiliser WeChat ou d'autres plates-formes afin d'accroître leur visibilité.
Hou E, chercheur principal à l'Institut des relations publiques de l'Université chinoise des communications (CUC) qui étudie les nouveaux médias, a fait remarquer que des défis restaient à relever pour les comptes WeChat gouvernementaux si ceux-ci veulent augmenter leur popularité auprès des utilisateurs.
Nos recherches ont montré que les messages envoyés par certains comptes publics du gouvernement sont très rarement ouverts par les utilisateurs. Les autorités devraient fournir aux utilisateurs des contenus plus attractifs, a-t-il noté.
Zheng Yi, directeur des opérations de Momo, une autre application de messagerie instantanée, a expliqué que sa compagnie avait pris des mesures exigeant des utilisateurs une inscription à partir de leurs numéros de téléphone portable dans le but d'accroître le pouvoir du contrôle des comptes.