Des infractions relatives aux drogues impliquant des étrangers ont fortement augmenté en 2013, selon un responsable du ministère de la Sécurité publique.
La plupart des trafiquants de drogue étrangers capturés sont des Africains, a indiqué Liu Yuejin, directeur du bureau de contrôle des stupéfiants du ministère.
Au cours de l'année 2013, la police chinoise aurait traité 1 491 affaires liées à la drogue impliquant des étrangers, une augmentation en glissement annuel de 15,4%. Un total de 1 963 suspects étrangers ont été arrêtés, représentant une augmentation de 17,3%.
La police a également confisqué 5,9 tonnes de drogues, soit une augmentation de 31%.
En raison de la forte demande du marché, du désir de profits et de la gestion en vrac, des narcotrafiquants étrangers sont actifs dans le sud de la Chine, y compris les provinces du Guangdong et du Yunnan et la région autonome Zhuang du Guangxi, a noté Liu.
Les suspects africains ont fait passer de l'héroïne en provenance de la région du Croissant d'Or - des vallées de montagne de l'Iran, de l'Afghanistan et du Pakistan - ou fait transiter illégalement de la marijuana ou de la cocaïne en Chine depuis l'Afrique et l'Amérique du Sud, a ajouté Liu.
Les trafiquants étrangers obtiennent de la méthamphétamine à bas prix dans les villes de Lufeng et de Jieyang dans le Guangdong, a fait remarquer Cui Qingchao, directeur adjoint du département anti-contrebande des douanes de Guangzhou. Ils ont également engagé des habitants sans emploi et des femmes enceintes pour transporter de la drogue dans d'autres pays.
De plus, certains contrebandiers africains ont opéré comme des «agents» pour le compte des barons de la drogue pakistanais, a expliqué le responsable.
Après l'obtention des substances illicites, ils embauchent habituellement des trafiquants étrangers qui cachent les drogues dans leur corps ou bagages. La drogue est acheminée vers Beijing et Shanghai ou est envoyée dans le Guangdong et d'autres provinces grâce à des services de courrier express, a ajouté Cui.
Précisant que les autorités sont confrontées à des défis dans la lutte contre les réseaux de trafic de drogue rampants dirigés par des étrangers.
«C'est plutôt difficile de mener des enquêtes et des interrogatoires plus en profondeur, en raison des barrières linguistiques. Les trafiquants présumés ont également tendance à recourir à la violence lorsque la police tente de les intercepter».
Les suspects utilisent souvent des dialectes africains pour communiquer entre eux lorsqu'ils concluent des accords, d'où la difficulté d'obtenir des renseignements et de capturer les barons de la drogue, a confié Liu, en ajoutant que les autorités vont renforcer la supervision des résidents étrangers, notamment dans le Guangdong.
Pour Wu Ming'an, professeur de droit pénal à l'Université de Science politique et de Droit de Chine, les contrôles de drogue doivent être intensifiés par les autorités douanières dans les ports et aéroports.