La Chine a tenu mardi une réunion visant à évaluer la mise en oeuvre du Plan d'action national pour les droits de l'Homme (2012-2015), mettant en lumière les progrès réalisés depuis 2012.
La réunion, qui a donné la parole à divers organes et agences de l'Etat chinois pour qu'ils puissent livrer un examen détaillé de leurs avancées respectives en ce qui concerne les droits de l'Homme, montre que la Chine travaille de façon efficace dans l'optique d'atteindre les buts fixés par son plan d'action. En effet, la plupart de ses objectifs quantitatifs ont été remplis au cours des deux dernières années.
A l'heure où Beijing se livre à un exercice d'auto-évaluation sur les droits de l'Homme, Washington, comme à son habitude, est probablement en train de concocter de nouvelles accusations erronées envers d'autres tout en balayant sous le tapis les atteintes au droits de l'Homme qui se produisent sur son sol.
C'est un rituel annuel de l'Oncle Sam : compiler les rapports sur les pays et régions qui ont un "mauvais" bilan en matière des droits de l'Homme. La tactique sert en fait à détourner les regards du monde entier sur son propre bilan et d'éviter de recourir à un exercice d'auto-critique.
Même si cette tactique qui consiste à tromper le reste du monde pour servir leurs propres intérêts semble porter ses fruits jusqu'à un certain point, les Etats-Unis, qui se présentent comme un garant mondial des droits de l'Homme, s'exposent aux railleries du monde entier et des Américains eux-mêmes en ne parvenant pas à garantir les droits civiques de leurs propres citoyens.
Sur le front des droits de l'Homme, Washington a un besoin urgent de faire preuve d'honnêteté et d'admettre les vérités, même les plus difficiles, en faisant preuve du courage nécessaire pour mettre de côté sa fierté et chercher à s'améliorer, sans parler du principe essentiel qui consiste à respecter les affaires intérieures des pays tiers.
La Chine est depuis belle lurette une cible facile pour les chantres américains des valeurs humanistes, mais Beijing, dans un élan de sincérité, a répondu aux critiques en se remontant les manches et en mettant en oeuvre depuis 2009 son Plan national pour les droits de l'Homme en deux phases, qui fixe systématiquement des objectifs à atteindre dans les domaines afférents.
"En matière de droits de l'Homme, il n'y pas de meilleur, que du mieux, et rien de fini, que des progrès", a commenté Cai Mingzhao, directeur du Bureau de l'Information du Conseil des Affaires d'Etat.
Alors que la Chine fait des progrès soutenus en la matière, en s'appuyant sur un développement planifié, durable et global, les Etats-Unis semblent faire marche arrière.
On est loin du "tous les hommes naissent égaux" inscrit dans la Déclaration d'indépendance du père fondateur Thomas Jefferson. Plus de deux siècles plus tard, le concept reste étranger aux noirs américains et à d'autres minorités ethniques qui tentent de cohabiter sur le vaste territoire des Etats-Unis.
Le rêve américain s'est ainsi transformé en cauchemar, comme on peut le constater à Ferguson.
Une étude américaine de "Institute on Assets and Social Policy" montre qu'à niveau socio-culturel égal, les Américains ne récoltent pas les mêmes fruits de leur travail en fonction de leur couleur. Les noirs, qui naissent souvent pauvres, n'ont ni la capacité ni le soutien nécessaire pour sortir de ce cercle vicieux.
Par ailleurs, les Etats-Unis semblent ne pas se soucier des atteintes aux droits de l'Homme contre leurs propres prisonniers, qu'il s'agisse de citoyens américains dans le système pénitentiaire ou de ressortissants étrangers soupçonnés de terrorisme.
A l'étranger, les GI brandissent fièrement leur drapeau étoilé pour "civiliser" chaque recoin de la planète, pendant que la NSA espionne allègrement les communications de leurs concitoyens, sans parler de celles des dirigeants politiques étrangers comme Angela Merkel, dont le pays est pourtant un allié de longue date des Etats-Unis.
Les Etats-Unis aiment jouer le rôle de justicier luttant pour les droits de l'Homme et de pays modèle pour le reste du monde, mais en matière de droits de l'Homme et dans d'autres domaines, il faut se rappeler que nul n'est parfait.
Il serait souhaitable pour le monde entier que le gouvernement américain regarde la vérité en face et soit prêt à coopérer et à communiquer davantage avec des pays comme la Chine pour se livrer à des échanges d'expériences constructifs. A la longue, les Etats-Unis pourraient même se targuer d'avoir un bilan respectable en matière de droits de l'Homme, sait-on jamais ? La tactique qui consiste à pointer du doigt les autres pays a fait son temps.
Dissimuler ses violations des droits de l'Homme est une stratégie qui découle du statut de super-puissance des Etats-Unis et qui s'est consolidée après la Seconde Guerre Mondiale, mais dans un monde multipolaire et globalisé, l'hégémonie américaine et la tendance du pays à se comporter comme le patron du monde n'a plus lieu d'être.