La participation du Premier ministre chinois Li Keqiang à l'édition 2015 du Forum économique mondial (FEM), la première par un dirigeant chinois en cinq ans, a envoyé un message fort sur la confiance économique chinoise, ont indiqué des experts et des médias mondiaux.
Selon eux, le chef du gouvernement chinois a réussi à renforcer la confiance de la communauté internationale quant à l'avenir de l'économie chinoise, et à soulager les inquiétudes du reste du monde sur un ralentissement de la croissance de la deuxième puissance économique mondiale.
PAS D'ATTERRISSAGE BRUTAL
"Comment la Chine va-t-elle ralentir ?" sera un des sujets de Davos, alors que la croissance de la deuxième économie mondiale glisse à un niveau inédit en près d'un quart de siècle, a estimé Nariman Behravesh, chef économiste du cabinet IHS, cité par l'Agence France-Presse (AFP).
"Ce que je veux souligner c'est que des crises régionales ou financières systémiques ne vont pas survenir en Chine, et que l'économie chinoise ne s'oriente pas vers un atterrissage brutal", a déclaré Le Premier ministre Li, cité par l'agence de presse.
Ces déclarations interviennent au lendemain de la publication par la Chine de sa croissance économique en 2014, qui s'établissait à 7,4%, soit le niveau le plus faible depuis 24 ans, le chiffre étant de 7,7% en 2013, a commenté l'AFP.
"Le ralentissement de l'économie chinoise, qui a suscité des inquiétudes sur les marchés occidentaux, est maintenant considéré comme faisant partie des ajustements dans les secteurs industriels et de services de la Chine", a déclaré Claudia Segre, secrétaire d'Assiom Forex, une association de marchés financiers en Italie.
"Maintenant, les signaux positifs proviennent de la Chine", et M. Li a déclaré que le pays s'est fermement engagé sur la voie de renforcement des réformes structurelles, et que la croissance chinoise, qui a ralenti, reste toutefois solide, a indiqué pour sa part le quotidien économique allemand Handelsblatt.
RÉFORMES ET INNOVATION
A Davos, le Premier ministre chinois a déclaré que la puissance de l'innovation permettra à la Chine d'éviter un atterrissage brutal dans l'économie, mais que la croissance chinoise deviendra moins rapide dans l'avenir, a noté le Financial Times sur son site internet.
Par ailleurs, le Financial Times s'est également concentré sur la politique économique de M. Li, qui a promis de s'opposer à l'introduction de nouvelles mesures de relance monétaire pour assurer une croissance élevée, et de compter davantage sur les réformes structurelles pour promouvoir la croissance dans le futur.
Ce point de vue est partagé par le quotidien britannique The Times, qui suit de près les réformes promises par M. Li, y compris la création de nouvelles zones de libre-échange, la réforme financière et un environnement de concurrence plus équitable, et ce dans le cadre d'un "changement structurel".
Actuellement la Chine cherche à restructurer son économie en faisant de la consommation intérieure un pilier économique. A Davos, ces efforts ont été salués par Zhu Min, vice-président du Fonds monétaire international (FMI), a indiqué The Times sur son site internet.
"L'offensive de charme de la Chine à Davos s'avère très efficace, et M. Li Keqiang a signé un accord de partenariat avec le Forum économique mondial [...] Ce qui est très impressionnant", a pour sa part commenté le PDG du groupe de publicité WPP, Martin Sorrell, cité par The Times.
A Davos, Le Premier ministre Li Keqiang a fait preuve de charme et d'éloquence, en promettant d'importantes réformes, y compris la protection de la propriété et l'accès accru aux marchés, pour chercher à obtenir la faveur des investisseurs, a commenté le quotidien suisse Neue Zürcher Zeitung.