Dernière mise à jour à 08h22 le 04/11
"La coopération" et "l'optimisme" sont les mots-clés que Dong Quang Vinh, un musicien vietnamien, emploie pour décrire le lien particulier qu'il a forgé avec la Chine.
Agé de 31 ans, ce jeune homme qui a étudié la musique en Chine pendant neuf ans, est actuellement joueur de flûte de bambou et chef d'orchestre.
Dong Quang Vinh a travaillé sur un projet visant à combiner les musiques folkloriques vietnamienne et chinoise afin de promouvoir la compréhension entre les deux peuples.
A quelque 50 km de Hanoï, capitale vietnamienne, une jeune enseignante bénévole chinoise a mis l'accent sur la "responsabilité" et "l'amitié" quand elle a parlé de son expérience au Vietnam.
"Ceci est ma deuxième année de volontariat au Vietnam. J'ai choisi de rester ici pour une deuxième année parce que je ne voulais pas quitter ni décevoir mes étudiants", a expliqué Mlle Guan, une jeune femme de 25 ans qui enseigne le chinois à l'Université Hung Vuong, dans la province de Phu Tho (centre).
Les histoires de ces deux jeunes sont deux exemples des liens solides et profonds de peuple à peuple entre ces deux pays voisins qui partagent des cultures similaires.
COOPÉRATION ET OPTIMISME
"Quand j'étais petit, mon père m'achetait souvent des cassettes de musique chinoise quand il allait en Chine pour donner des concerts", a indiqué Dong Quang Vinh, qui est né dans une famille de musiciens.
Depuis lors, il a commencé à apprécier les instruments de musique traditionnels chinois et trouvé des similitudes entre la musique folklorique des deux pays, développant ainsi un intérêt pour la Chine.
Dong Quang Vinh est parti en Chine en 2004 pour étudier au Conservatoire de musique de Shanghai avant de recevoir en 2010 une bourse d'études du gouvernement chinois pour suivre une maîtrise de chef d'orchestre.
Comme lui, de plus en plus de jeunes Vietnamiens font leurs études en Chine.
Selon les données de l'ambassade de Chine à Hanoï, plus de 14.000 étudiants vietnamiens étudient actuellement en Chine et entre 3.000 et 4.000 Chinois se rendent chaque année au Vietnam pour y faire leurs études.
Pour Dong Quang Vinh, la coopération a été la clé qui lui a permis de bâtir sa carrière et de trouver l'amour.
En effet, il s'est lié d'amitié avec des musiciens tels que Chen Xiaodong, qui a ensuite travaillé avec lui sur de nombreux projets musicaux. Il s'est également marié avec une Chinoise, une pianiste du nom de Mo Shuangshuang, qu'il a rencontrée à Shanghai et qui a ensuite emménagé avec lui au Vietnam.
En août dernier, Dong Quang Vinh et Chen Xiaodong ont interprété des oeuvres musicales des deux pays à Hanoï lors d'un Concert d'amitié, la première collaboration officielle entre des artistes de musique traditionnelle des deux pays.
En ce qui concerne les perspectives de coopération entre le Vietnam et la Chine, Dong Quang Vinh s'est montré optimiste.
"J'espère qu'il y aura plus d'échanges de visites entre les hauts dirigeants des deux pays, ce qui créera plus de possibilités pour les échanges culturels. Je suis très optimiste quant à l'avenir des relations sino-vietnamiennes", a-t-il déclaré à Xinhua.
RESPONSABILITÉ ET AMITIÉ
"Je garde toujours à l'esprit que je suis responsable de faire connaître la culture chinoise aux étudiants vietnamiens et d'approfondir notre amitié", a indiqué Mlle Guan.
Le nombre d'enseignants volontaires chinois au Vietnam s'est accru ces dernières années et ils travaillent maintenant dans des localités du nord et du centre du pays ainsi qu'à Hanoï et dans la province frontalière de Lao Cai.
L'expérience de Mlle Guan a été à la fois douce et amère. "J'ai été très courageuse quand j'ai décidé de venir au Vietnam, car je ne connaissais pas un seul mot du vietnamien à l'époque," a-t-elle indiqué.
Mlle Guan doit parcourir tous les jours 35 km pour effectuer le trajet de sa résidence à la salle de classe, puis rentrer chez elle en fin de journée.
"Mes élèves me préparent tous les jours une bouteille d'eau potable et même le petit déjeuner parfois", a-t-elle ajouté
La plupart de ses élèves sont originaires de zones rurales. Ils ont le désir d'apprendre et s'intéressent à la culture chinoise. "C'est pourquoi je reste ici", a expliqué Mlle Guan, qui parle maintenant couramment le vietnamien, dans un entretien à Xinhua.
UNE AMITIÉ A L'ÉPREUVE DU TEMPS
L'amitié éprouvée par le temps entre les deux pays remonte à l'antiquité et les anciens dirigeants des deux pays sont déterminés à transmettre cette tradition aux futures générations grâce à la modernisation et au développement des mécanismes d'échanges humains en cours.
En avril dernier, le secrétaire général du Parti communiste vietnamien Nguyen Phu Trong et le président chinois Xi Jinping ont assisté à la 15e réunion d'amitié des jeunes chinois et vietnamiens à Beijing.
A cette occasion, M. Xi a souhaité que les jeunes des deux pays poursuivent l'amitié traditionnelle sino-vietnamienne et contribuent au renforcement de la compréhension mutuelle entre les deux peuples ainsi qu'à la promotion de la coopération bilatérale.
Au cours des dernières années, les deux parties ont intensifié leurs efforts à cet égard en organisant des activités pour les jeunes, telles qu'un concours de maîtrise de la langue chinoise et des concours de discours au Vietnam.
En septembre dernier, l'Institut Confucius de l'Université de Hanoï a célébré la fête de la Mi-Automne avec les enseignants et les étudiants des dix universités vietnamiennes dotées d'un département de langue chinoise.
Plus tôt ce mois-ci, une salle d'étude de la langue et de la culture chinoises a été inaugurée à l'Université Hung Vuong, où Mlle Guan enseigne.
"Les universités des deux pays ont également des échanges fréquents", a souligné Liu Sanzhen, conseiller culturel de l'ambassade de Chine à Hanoï, qui a ajouté que deux forums avaient été organisés pour les recteurs d'universités des deux pays.
La croissance des échanges humains est également reflétée par la montée des visas délivrés. En 2014, près de deux millions de visiteurs chinois se sont rendus au Vietnam et le nombre de voyageurs vietnamiens en Chine a également progressé.
Avec le développement du commerce bilatéral et l'amélioration des transports grâce à l'initiative chinoise "Ceinture et Route", les échanges humains et les autres liens entre les deux pays seront encore renforcés, a ajouté M. Liu.