Dernière mise à jour à 13h42 le 29/11
Le président chinois Xi Jinping est attendu à Paris pour participer à la COP21. Lors de ce grand rendez-vous qui réunira quelque 190 pays, M. Xi devrait présenter les propositions de la Chine sur la lutte contre le changement climatique, et réaffirmer l'engagement du pays d'aider l'Afrique à faire face à ce défi.
L'AFRIQUE COMPTE PARMI LES REGIONS LES PLUS MENACEES
Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) affirme que d'ici 2020, "la production agricole et l'accès à la nourriture dans de nombreux pays africains devraient être gravement compromis". Les effets du changement climatique, tels que la hausse du niveau de la mer, l'inondation, la sécheresse et la désertification, menaceraient la sécurité alimentaire de 80 millions à 120 millions de personnes, dont 70% à 80% d'Africains, selon le GIEC.
Sous l'effet de la hausse des températures, les moustiques et les criquets risquent de proliférer sur le continent, ce qui alimente la crainte de voir émerger plus de maladies et une flambée des prix des aliments.
Le 8 novembre, la Banque mondiale a publié un rapport selon lequel le changement climatique entrave les efforts de l'Humanité visant à éradiquer la pauvreté, du fait que le climat extrême peut entraîner de mauvaises récoltes et des épidémies, notamment en Afrique et en Asie du Sud. D'après ce rapport, cent millions de personnes supplémentaires pourraient souffrir de la pauvreté d'ici 2030 si rien n'est fait pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Pour lutter contre le changement climatique dans les pays pauvres, le soutien de la communauté internationale sera indispensable. "Le rapport envoie le message clair que la pauvreté ne pourra pas être éliminée tant que l'on ne réduira pas la menace que représente le changement climatique pour les pauvres", a indiqué le président de la Banque mondiale Jim Yong Kim.
Il est déjà généralement admis que l'Afrique, en proie à des conflits, à la faim et à la maladie, est durement touchée par la nouvelle catastrophe mondiale.
COOPERATION EN MATIERE D'ECOLOGIE ET D'ENERGIE
La Chine a fait bien des efforts pour promouvoir la culture écologique et le développement durable à faible émission de carbone. En tant que le plus grand pays en développement du monde, la Chine n'épargne aucun effort dans la coopération en la matière avec les pays africains, qui sont confrontés à un manque de fonds et de technologies pour s'adapter au changement climatique.
En 2014, le Premier ministre chinois Li Keqiang a proposé de coopérer avec l'Afrique dans les domaines de l'écologie et de la protection de l'environnement. Il a annoncé que la Chine offrirait une aide de dix millions de dollars aux pays africains afin de faire avancer la construction d'un centre de recherche conjoint sino-africain au Kenya et de renforcer la coopération sino-africaine dans le domaine écologique.
"Jusqu'en octobre 2015, la Chine a signé des mémorandums d'entente avec neuf pays africains sur l'offre de produits de lutte contre le changement climatique, tels que des climatiseurs ou des lampes d'économie d'énergie. Nous avons également tenu neuf sessions de formation sur le changement climatique et le développement à bas carbone", a noté Lin Songtian, directeur chargé des Affaires africaines du ministère chinois des Affaires étrangères.
Dans le cadre de la coopération sino-africaine en matière de production de l'énergie, la Chine a participé à des projets de production d'électricité en Ethiopie et au Kenya, où les conditions éoliennes et solaires sont relativement bonnes.
"Les entreprises chinoises sont prêtes à s'associer avec des entreprises kenyanes pour aider le Kenya à améliorer sa capacité de production d'énergie géothermique", a indiqué l'ambassadeur de Chine au Kenya, Liu Xianfa, lors d'une conférence sur les investissements à Nairobi, affirmant que les entreprises chinoises avaient l'expertise requise pour exploiter cette source d'énergie renouvelable.
Sur le plan des financements, la Chine a promis la mise en place d'un Fonds de coopération Sud-Sud sur le changement climatique de l'ordre de 20 milliards de yuans (3,1 milliards de dollars), afin d'aider d'autres pays en développement à lutter contre le dérèglement climatique.
LE CLIMAT AU MENU DE DISCUSSIONS DU FCSA
Après la COP21, le président chinois Xi Jinping se rendra à Johannesburg, où il présidera le sommet du Forum sur la coopération sino-africaine (FCSA) . Le dossier du changement climatique y sera également abordé.
La Chine s'engage à aider l'Afrique à réaliser son auto-développement et à créer un environnement pacifique et stable pour des progrès durables, c'est ce qu'a déclaré jeudi le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi.
"La Chine ne suivra pas la voie tracée par les grandes puissances précédentes, ni ne sacrifiera l'environnement et les intérêts à long terme de l'Afrique", a-t-il souligné.
L'Afrique étant vulnérable au changement climatique, le continent doit s'adapter au réchauffement climatique mondial et assurer sa sécurité énergétique en accélérant les investissements dans les énergies renouvelables, a fait remarquer Fatima Denton, directrice de la division des initiatives spéciales de la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique (UNECA).
Mme Denton a mis l'accent sur le développement d'infrastructures énergétiques résistant aux changements climatiques, un domaine dans lequel la Chine avait déjà commencé sa collaboration avec différents pays africains tels que l'Ethiopie.