Dernière mise à jour à 13h42 le 29/11
Les présidents français et russe ont convenu jeudi de renforcer leur coopération dans la lutte contre le groupe Etat islamique, mais ils sont néanmoins restés en désaccord sur leur approche envers le président syrien Bachar el-Assad. François Hollande et Vladimir Poutine se sont entendus sur le partage de davantage de renseignements, d'intensifier leurs frappes aériennes contre le groupe terroriste en Syrie et de coopérer sur le choix des cibles -deux jours après que la Turquie ait abattu un avion de guerre russe près de la frontière syrienne.
« Nous nous sommes entendus sur une question très importante : frapper les terroristes seulement, Daesh et les groupes djihadistes seulement, et non les forces et les groupes qui luttent contre les terroristes », a déclaré François Hollande après la réunion, se référant à l'organisation islamiste par son acronyme arabe. « Et nous allons échanger des informations à ce sujet : ce qui peut être frappé, et ce qui ne doit pas l'être ». Mais les deux pays restent en désaccord dans leur approche envers Assad, François Hollande disant du chef de l'Etat syrien qu'il « n'a pas sa place dans l'avenir de la Syrie », Vladimir Poutine, soulignant que « le sort du président syrien devrait être entièrement entre les mains des Syriens ».
Vladimir Poutine a décrit l'armée de Bachar el-Assad comme un « allié naturel » dans la lutte contre l'Etat islamique, la qualifiant de force essentielle capable de combattre le groupe extrémiste sur le terrain Il a ajouté que la Russie était prête à coopérer avec d'autres groupes prêts à se battre contre lui. La Russie est depuis longtemps le plus fidèle allié de Bachar el-Assad, et elle a été critiquée pour avoir ciblé certains groupes rebelles qui luttent à la fois contre le régime syrien et l'Etat islamique dans la guerre civile complexe et multiforme que connait la Syrie.
Précédemment, Barack Obama, après une rencontre avec François Hollande, avait dit que la coopération russe dans la lutte contre l'Etat islamique serait « extrêmement utile ». Les Etats-Unis ont également insisté sur le fait que la transition politique en Syrie doit conduire au départ d'Assad. « Nous considérons que la coalition menée par les Etats-Unis avec respect et sommes prêts à coopérer avec elle », a répondu M. Poutine. « Nous croyons que nous devrions mieux créer une coalition unique et unie, car il serait ainsi plus facile, plus simple et plus efficace de coordonner notre travail ».