Dernière mise à jour à 09h25 le 04/02
Le Parlement européen (PE) a débattu lundi pour savoir si l'Union européenne (UE) devait reconnaître la Chine comme une économie de marché.
Alors que les liens commerciaux bilatéraux sont de plus en plus forts, les députés européens devraient laisser parler la raison, respecter les droits et les intérêts de la Chine en tant que membre de l'OMC et prendre des décisions raisonnables afin de reconnaître au plus tôt le statut d'économie de marché (SEM) de la Chine pour maximiser leurs résultats gagnants-gagnants.
Il est bien connu que, depuis son entrée dans l'Organisation mondiale du commerce (OMC) en 2001, la Chine s'est engagée dans des réformes vers un système économique orienté vers le marché.
Jusqu'ici, plus de 80 pays, dont la Russie, la Nouvelle-Zélande, Singapour et l'Australie, ont reconnu le statut d'économie de marché de la Chine.
Cependant, l'UE ne considérant toujours pas la Chine comme un pays d'économie de marché, la Chine a été victime de pratiques déloyales et discriminatoires de la part du bloc européen.
Pour les enquêtes anti-dumping actuelles de l'UE contre la Chine, l'évaluation est basée sur une comparaison des prix à l'export avec un "pays représentant" ayant le SEM, plutôt que sur le prix domestique du produit en question.
Prenons par exemple l'acier inoxydable, et imaginons que les Etats-Unis soient choisis en tant que pays représentant, cela devient évidemment injuste considérant le coût du travail largement plus élevé.
Une telle pratique a grandement coûté à la Chine sur le plan économique. Selon un rapport de la Commission européenne, 1,38% des importations chinoises en UE sont actuellement affectées par les enquêtes anti-dumping, ce qui représente une perte énorme pour la Chine au vu du large volume d'échanges commerciaux bilatéraux.
La Chine, en tant que membre de l'OMC, a rempli de manière sérieuse ses obligations légales. Elle mérite ainsi de recevoir les droits y correspondant.
Heureusement, cette pratique prendra fin d'ici le 11 décembre 2016, selon le Protocole d'accession de la Chine à l'OMC signé en 2001.
Malheureusement, certains hommes politiques en Europe s'en tiennent à leur mentalité protectionniste et campent sur leurs positions, utilisant le statut d'économie non marchande en tant qu'arme contre la Chine, et ils n'ont pas considéré les effets secondaires de cela.
La Chine est aujourd'hui le deuxième plus grand partenaire commercial de l'UE et l'un des plus grands marchés pour le bloc européen, alors que leurs liens commerciaux ne cessent de croître. Le libre-échange et les avantages comparatifs ont été et seront encore les forces motrices de cette croissance phénoménale. Le protectionnisme ne ferait que favoriser les frictions commerciales et nuirait aux deux parties.
En effet, certains grands dirigeants européens tels que la chancelière allemande Angela Merkel et le chancelier de l'Echiquier britannique George Osborne ont fait part de leur soutien pour une reconnaissance au plus tôt du SEM de la Chine. De plus en plus de dirigeants et hommes politiques européens rejoignent leurs rangs.
Le député européen Christofer Fjellner a déclaré lors du débat de lundi que la question n'était pas de savoir si la Chine devrait obtenir ou non le SEM, mais de respecter la Chine en tant que membre de l'OMC et respecter les règles commerciales internationales.
Durant ce débat, la député européenne néerlandaise Marietje Schaake a également critiqué certains hommes politiques européens pour leur prise de position émotionnelle sur cette question qui vise "à mettre en avant leurs propres positions protectionnistes".
Au vu des circonstances actuelles et considérant les intérêts de plus en plus imbriqués dans le futur, il serait sage pour l'UE de reconnaître le statut d'économie de marché de la Chine au plus tôt.