Dernière mise à jour à 10h52 le 09/02
Le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi et son homologue malawien George T. Chaponda s'adressent à des journalistes à Lilongwe, le 31 janvier 2016. |
Le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi, qui vient de conclure sa visite dans quatre pays africains, a pour la troisième année consécutive choisi l'Afrique comme destination pour son premier voyage à l'étranger. Cela démontre la grande importance que la Chine attache au vaste continent africain.
Il s'est rendu cette fois-ci au Malawi, à l'île Maurice, au Mozambique et en Namibie entre le 30 janvier et le 6 février. Depuis 26 années consécutives, les ministres chinois des Affaires étrangères se sont rendus en Afrique au début de l'année.
"Choisir l'Afrique comme destination pour le premier voyage du ministre des Affaires étrangères est une tradition de la diplomatie chinoise. Elle démontre l'importance attachée aux liens sino-africains", avait déclaré la porte-parole du ministère des Affaires étrangères Hua Chunying avant la visite.
LA CHINE, UN AMI POUR SOUTENIR L'AFRIQUE
La visite de M. Wang en Afrique survient à un moment critique, alors que la reprise économique globale faiblit et que les pays africains font face à un ralentissement économique.
En effet, la Chine et l'Afrique, respectivement le plus grand pays en développement et le continent abritant le plus de pays en développement, ont vu leurs liens se renforcer grâce à leurs difficultés et leurs expériences historiques partagées, et ont toujours été une communauté de destin.
"En tant qu'ami loyal de l'Afrique, nous insistons que l'Afrique doit sortir de la situation difficile à travers son propre développement", a déclaré M. Wang lors de sa rencontre avec son homologue malawien George T. Chaponda.
La crise financière internationale, en particulier la chute des prix des produits de base, a grandement affecté l'économie africaine.
La Chine, dont l'économie a connu une forte croissance pendant plus de 30 ans et qui enregistre encore un taux de croissance de 6,9% malgré le ralentissement de la croissance économique globale, reste le plus grand moteur de croissance pour l'économie mondiale, a indiqué M. Wang.
La Chine est engagée auprès des pays africains dans leurs efforts pour réduire la pauvreté en aidant à améliorer leurs infrastructures, offrant des équipements et des technologies agricoles pour soutenir les fermiers et améliorer leur productivité, et soutenant également le développement industriel du continent.
La Chine a depuis 2012 fourni aux pays africains des prêts d'une valeur totale de plus de 20 milliards de dollars pour soutenir les infrastructures, l'investissement, les PME, l'agriculture et l'industrie manufacturière.
Le gouvernement chinois a également lancé près de 900 programmes d'aide en Afrique depuis 2012, couvrant entre autres des domaines tels que l'agriculture, la santé et l'éducation, et a offert des formations à plus de 30.000 Africains.
L'économie chinoise est peut-être en train de ralentir dans les secteurs industriel et manufacturier, mais la croissance dans les secteurs de la consommation et des services est toujours adéquate pour faire avancer la croissance dans les pays africains qui dépendent du commerce avec la Chine, a estimé à Nairobi Jonathan Stichbury, directeur général pour l'Afrique de l'Est de PineBridge Investments, société des services consultatifs financiers et de gestion de patrimoine.
METTRE EN OEUVRE LES RESULTATS DU SOMMET DE JOHANNESBURG
Au cours de sa visite, M. Wang a rencontré les dirigeants et les ministres des Affaires étrangères des quatre pays pour discuter de la façon de mettre en oeuvre les résultats du sommet du Forum de coopération Chine-Afrique (FOCAC) de Johannesburg et de fixer les domaines et les projets de coopération prioritaires.
Au cours du dernier sommet du FOCAC tenu à Johannesburg en décembre 2015, le président chinois Xi Jinping avait annoncé dix plans majeurs pour guider la coopération sino-africaine destinés à aider l'Afrique à accélérer son industrialisation et sa modernisation agricole tout en renforçant ses infrastructures.
M. Xi s'était également engagé à fournir 60 milliards de dollars à titre d'assistance financière à l'Afrique, dont 10 milliards de dollars destinés à la création d'un fonds de coopération sino-africain en matière de capacité de production.
Ces financements promis par la Chine pour promouvoir la coopération avec l'Afrique constituent un puissant moteur de croissance pour l'Afrique, a souligné M. Stichbury.
Ces plans s'attaquent aux besoins urgents de l'Afrique et sont en cohérence avec la direction de développement des pays africains, a déclaré M. Wang au Malawi.
Les dirigeants des quatre pays africains ont loué les dix plans majeurs proposés par le président Xi et ont exprimé leur volonté de participer aux plans afin de renforcer la coopération bilatérale, a confié M. Wang aux journalistes à Windhoek, en Namibie, à l'issue de sa visite.
L'objectif général de ces plans est d'aider l'Afrique à accélérer son industrialisation et à parvenir à un développement diversifié pour renforcer sa capacité d'auto-développement, de sorte que le continent ne soit plus affecté par les fluctuations des prix internationaux des produits de base.