Dernière mise à jour à 08h27 le 05/09
La communauté internationale a salué la ratification de l'Accord de Paris par les deux plus grandes économies au monde, qualifiant cette décision d'étape importante vers l'entrée en vigueur dans les meilleurs délais de cet accord de lutte contre le réchauffement climatique.
Les présidents chinois et américain ont soumis samedi au secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon les instruments d'adhésion de leurs pays à l'Accord de Paris sur le climat, à la veille du sommet du G20 qui se tient dimanche et lundi dans la ville chinoise de Hangzhou.
Sur sa page Facebook, le président français François Hollande a estimé que les deux plus grands émetteurs avaient franchi une "étape importante" avec cette ratification, qui "ouvre la voie à une entrée en vigueur de l'accord de Paris à la fin de l'année".
En soumettant leurs instruments, la Chine et les Etats-Unis ont manifesté leur détermination à relever ensemble un défi mondial, a déclaré le président chinois Xi Jinping après avoir soumis les instruments d'adhésion à l'ONU.
"Je suis convaincu qu'au bout du compte, l'Accord de Paris marquera un tournant pour notre planète, et je crois également que l'histoire considérera les efforts d'aujourd'hui comme cruciaux", a déclaré le président américain Barack Obama en présence de MM. Xi et Ban.
"Le maintien de la dynamique mondiale dans la lutte contre le changement climatique dépend en grande partie de l'impulsion donnée par les Etats-Unis et la Chine, les deux plus grands émetteurs au monde", a indiqué Nathaniel Keohane, vice-président chargé du climat d'Environmental Defense Fund, une ONG américaine de protection de l'environnement.
Le 12 décembre 2015, au terme de négociations longues et difficiles, les négociateurs des 196 parties à la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques à Paris ont signé le pacte sur le changement climatique, qui vise à limiter l'augmentation de la température moyenne mondiale, attribuée principalement aux émissions de gaz à effet de serre.
"Il y a près de deux ans, l'annonce des objectifs de réduction des émissions par la Chine et les Etats-Unis ont contribué à mobiliser un large soutien à l'Accord de Paris historique adopté en décembre 2015", a estimé M. Keohane.
"La décision d'aujourd'hui jouera un rôle similaire, car l'impulsion donnée par les Etats-Unis et la Chine incitera d'autres pays à adhérer formellement à cet accord et à jouer leur rôle afin de garantir son entrée en vigueur cette année", a-t-il poursuivi.
La ratification de l'Accord de Paris "a marqué le début d'une nouvelle ère où la coopération climatique [entre la Chine et les Etats-Unis] sera notre meilleure opportunité de sauver notre planète", a estimé samedi l'agence de presse Associated Press dans un article.
Mettant de côté leurs différends en matière de cybersécurité et de souveraineté maritime, les deux pays ont cimenté leur collaboration dans la lutte contre le changement climatique et manifesté une rare harmonie, a souligné le New York Times.
L'aviation civile est l'une des sources d'émissions de gaz à effet de serre qui augmente le plus rapidement dans le monde.
La Chine et les Etats-Unis ont promis samedi de soutenir la recherche d'un consensus sur une mesure tenant compte du marché mondial afin de résoudre le problème des émissions de l'aviation internationale lors de l'Assemblée de l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI).
Les engagements des deux pays à l'accord de l'OACI ainsi que l'annonce par la Chine de sa participation sont "un bon début pour réduire l'écart entre la croissance future du secteur de l'aviation et ce qui est nécessaire pour éviter les pires effets d'un réchauffement climatique", a indiqué M. Keohane.
"La participation de la Chine, de même que d'autres pays générateurs de fortes empreintes carbones dans le domaine de l'aviation, tels que le Japon, Singapour, les Emirats arabes unis et le Brésil, sera cruciale pour garantir l'intégrité environnementale et combler les lacunes qui permettent de contourner le marché", a-t-il estimé.