Dernière mise à jour à 13h56 le 30/03
Le Forum de Boao pour l'Asie (FBA) aborde actuellement une question de préoccupation générale.
La mondialisation ne doit pas être inversée, a indiqué Zhou Wenzhong, secrétaire général du FBA, à l'Agence de presse Xinhua (Chine nouvelle), ajoutant que le forum mettrait un plus grand accent sur une mondialisation plus inclusive.
La conférence de quatre jours, ayant pour thème "Mondialisation et libre-échange : les perspectives de l'Asie", se déroule jusqu'au 26 mars à Boao, dans la province de Hainan, à l'extrême-sud de la Chine.
"Le forum se concentre sur les méthodes des économies développées et en développement pour faire face à la mondialisation", selon lui.
NE PLUS FAIRE DE PERDANTS
La mondialisation, résultat inévitable de la hausse de la productivité et des progrès technologiques, a propulsé l'économie mondiale et la réduction de la pauvreté ces dernières décennies, affirme M. Zhou.
Elle a également accentué le déséquilibre entre croissance et distribution, capital et travail, ainsi qu'entre efficacité et équité, ajoute-t-il.
Le protectionnisme gagne du terrain. En 2016, les exportateurs chinois ont été visés par un nombre record de 119 enquêtes de recours commercial lancées par 27 pays et régions, soit 32 de plus qu'en 2015.
La cause fondamentale ne réside pas dans la mondialisation elle-même, mais dans un système anachronique de gouvernance mondiale, indique M. Zhou, ajoutant que l'anti-mondialisation ne fera qu'aggraver les problèmes économiques mondiaux.
La manière par laquelle un pays s'occupe des personnes et industries négativement affectées par la mondialisation dicte son intégration avec les autres, note Yao Zhizhong, directeur adjoint de l'Institut d'économie et de politique mondiales relevant de l'Académie des sciences sociales de Chine.
En général, la mondialisation bénéficie aux économies émergentes, et ses progrès dépendent de la gestion des effets négatifs, explique-t-il
UNE LEÇON DE L'HISTOIRE
Alors que le mouvement anti-mondialisation gagne en popularité, l'Asie de l'Est souffre de revers dans l'intégration économique, selon le rapport annuel du FBA.
L'interdépendance des économies asiatiques dans le commerce et les investissements a diminué, avec un recul possible de l'intégration du réseau manufacturier et du financement, déclare Lin Guijun, vice-président de l'Université des relations économiques et commerciales avec l'étranger.
Le plus grand obstacle est le manque d'un esprit de communauté, d'après M. Lin.
La crise financière ayant ravagé l'économie asiatique il y a deux décennies doit nous rappeler que la communauté régionale doit s'unir face à une crise, note M. Zhou.
Le renforcement de la coopération et de l'intégration permettra aux pays d'Asie de réaliser leurs objectifs de développement, assure-t-il, qualifiant le FBA de plate-forme pour les délibérations sur la voie de l'intégration de l'Asie.
L'Asie, avec sa vitalité et sa vision, injectera de l'élan dans le moteur de la mondialisation, ajoute-t-il, en citant une prédiction du Fonds monétaire international selon laquelle l'Asie représentera deux tiers de la croissance économique mondiale d'ici quatre ans.
EMBRASSER LA MONDIALISATION, LA VOIE CHINOISE
Fin 2016, le FBA a organisé une conférence à Melbourne, en Australie, pour explorer l'avenir de la mondialisation. Les participants ont convenu que la mondialisation devait être plus inclusive afin de bénéficier aux groupes marginalisés dans ce processus.
"L'initiative 'la Ceinture et la Route', en un sens, est la réponse chinoise à une telle mondialisation", explique M. Zhou.
L'initiative a été proposée par la Chine dans l'espoir de créer un réseau commercial et d'infrastructures reliant l'Asie à l'Europe et à l'Afrique le long d'anciennes routes commerciales. Les participants à cette initiative formeront une communauté de destin, ajoute-t-il.
L'initiative a obtenu le soutien d'une centaine de pays et d'organisations internationales, avec la signature d'environ 50 accords de coopération.
Elle a ajouté une nouvelle dimension à la solution de l'intégration en mettant l'accent sur les infrastructures et la connectivité sur la base du libre-échange et de l'investissement, indique M. Lin.
La valeur des projets d'infrastructures a augmenté de 47% dans 66 pays et régions dans le cadre de l'initiative en 2016, selon le cabinet comptable PwC.
L'initiative a promu la coopération économique et commerciale et ouvert une nouvelle voie pour traiter la tendance anti-mondialisation, d'après le rapport annuel du FBA sur le développement des économies émergentes.
L'initiative continuera à être un sujet clé du FBA, entre les chefs d'Etat et les hauts responsables gouvernementaux, ainsi qu'entre les PDG et les ministres de la Chine et des autres pays le long de cette route.