Dernière mise à jour à 13h06 le 30/03
Le centre logistique d'Urumqi a organisé 200 déplacements de trains de marchandises vers l'Occident. [Photo / Xinhua] |
Selon des hauts responsables et des experts, les villes, qu'elles soient chinoises ou étrangères, essaient de s'assurer une place pour jouer un rôle essentiel dans l'initiative « une Ceinture, une Route ».
Dereck Ji, associé principal de Roland Berger Strategy Consultants, estime ainsi qu'avec des avantages de premier plan, des hubs logistiques majeurs prendront forme le long des itinéraires de l'initiative au cours des cinq prochaines années.
« Nos clients à l'étranger s'intéressent maintenant vraiment à l'initiative, en recherchant activement les occasions d'affaires connexes », a déclaré M. Ji, comparant cette situation à la « réponse de courtoisie » reçue il y a trois ans, donnée sous l'impression que cette idée n'était guère plus qu'un joli slogan.
Néanmoins, aujourd'hui, a-t-il confié à China Daily après avoir assisté au Forum annuel de Boao pour l'Asie dans la Province du Hainan, l'initiative « une Ceinture, une Route » devrait redéfinir les potentiels commerciaux en stimulant la construction d'infrastructures et la coopération internationale en matière de capacités.
« Comme les entreprises chinoises vont construire des parcs industriels et des installations connexes au cours de leur campagne de localisation, elles contribueront également à stimuler l'urbanisation des pays situés le long des routes », a-t-il souligné.
Les propos de M. Ji ont été repris par les conférenciers présents à la conférence qui s'est terminée dimanche, tandis que les responsables gouvernementaux de pays comme Singapour, le Portugal et l'Afghanistan ont exprimé leur intérêt à jouer un rôle stratégique dans l'initiative.
Ainsi Eklil Ahmad Hakimi, Ministre des finances du pays, a-t-il annoncé en marge du forum de Boao que, entouré par six corridors économiques le long des routes, l'Afghanistan a accepté de permettre les voies ferrées de connexion à traverser le pays. « Notre position est telle que nous voulons jouer un rôle de pont entre nos voisins, principalement l'Asie centrale, l'Asie du Sud et la Chine », a déclaré M. Hakimi lors d'une table ronde.
L'Afghanistan figure parmi les 13 nouveaux membres de la Banque asiatique d'investissement dans les infrastructures (AIIB), a annoncé la banque ce mois-ci. De son côté, M. Hakimi a également déclaré que l'Afghanistan avait proposé à l'AIIB huit projets d'infrastructure dans les secteurs des chemins de fer et de l'énergie, en particulier les énergies nouvelles.
L'initiative sera un élément gagnant-gagnant là où les pays pourront bénéficier de la connectivité et de la prospérité commune, a-t-il ajouté.
Sim Ann, ministre d'État du commerce, de l'industrie et de la culture, de la communauté et de la jeunesse de Singapour, a fait écho aux propos de M. Hakimi, affirmant que l'initiative « une Ceinture, une Route » est une « vision encourageante de la connectivité et de l'intégration régionale ».
Singapour est prête à jouer un rôle actif dans l'initiative, a-t-elle ajouté, citant le parc industriel de Suzhou et l'éco-ville de Tianjin comme preuve de ce soutien, suivi d'un troisième projet de connectivité jusqu'à Chongqing entre les deux pays.
Chongqing, ville intérieure de la Chine, a lancé le projet de connectivité au début de l'année dernière, avec pour ambition de faire du Port Guoyuan de Chongqing une base de démonstration pour le transport multimodal sino-singapourien.
Manuel Caldeira Cabral, Ministre portugais de l'économie, a pour sa part déclaré considérer l'initiative « une Ceinture, une Route » comme une ouverture.
« C'est une initiative très intéressante à l'heure où le protectionnisme gagne du terrain », a-t-il déclaré, tout en mettant en garde contre le vent contraire auxquel elle pourrait faire face. Le Portugal, dont la position en fait une porte d'entrée vers l'Europe et l'Amérique latine, ouvre ses portes aux entreprises chinoises, a encore souligné M. Cabral.