Dernière mise à jour à 09h56 le 30/03
Madagascar a célébré mercredi le 70e anniversaire de son soulèvement contre la France.
Diverses célébrations, y compris une messe, une cérémonie de dépôt de couronnes, une décoration des nationalistes dans différents endroits, des carnavals et des expositions ainsi que des banquets sont prévues dans tout le pays.
La fête nationale a été dirigée par le président malgache Hery Rajaonarimampianina à deux endroits dans la capitale Antananarivo et à Moramanga, à 110 km au nord-est de la capitale Antananarivo.
A 7 kilomètres avant d'entrer à Moramanga, la délégation massive d'Antananarivo conduite par le président de Madagascar a organisé une cérémonie de dépôt de couronnes dans le village d'Ampanihifana, où des centaines de nationalistes sont enterrés dans un cimetière de martyrs.
La délégation a poursuivi la cérémonie par le dépôt de couronnes dans la ville de Moramanga.
"Je félicite les survivants du 29 mars 1947 pour leur transfert de flamme de patriotisme à nous leurs descendants", le président de Madagascar a prononcé dans son discours sous les fortes pluies de Moramanga, devant des milliers de présents à la cérémonie.
En félicitant les survivants pour la transmission de leur patriotisme aux jeunes, Rajaonarimampianina a promis de multiplier par trois la subvention du gouvernement pour ces survivants de 100.000 Ariary à 300.000 Ariary par trimestre (un dollar vaut environ 3.000 Ariary).
Pour sa part, le ministre de la Défense nationale, Beni Xavier Rasolofonirina, a appelé tous les acteurs de son pays, des leaders aux citoyens simples à répandre l'esprit d'unité entre tous les Malgaches.
Après la cérémonie officielle, le président de Madagascar a visité une exposition de photos organisée par l'agence de presse de Madagascar (ANTA) qui exhibe toutes les archives de ce triste événement à Madagascar.
Le 29 mars 1947, l'insurrection contre la France éclata dans presque tout le territoire de Madagascar, mais le drame le plus violent fût celui de Moramanga, où des soldats français abatturent dans un wagon des centaines de manifestants à Madagascar.
Un survivant du 29 mars 1947 nommé Rakoto Daniel, 94 ans, a déclaré à Xinhua à Moramanga qu'ils ont décidé le soulèvement contre les colonisateurs français parce qu'ils protestaient contre la lourde tâche imposée par la France aux Malgaches, le paiement de la taxe par les Malgaches aux Français dans leur patrie, et les maltraitances par les colonisateurs français.
La répression a conduit à de nombreux excès et crimes de guerre tels que la torture, les villages incendiés, selon l'histoire de Madagascar.
Les statistiques diffusées par la France, peu de temps après l'événement, indiquent que la pacification de la France à Madagascar a duré vingt mois, faisant 89.000 victimes malgaches.
Cependant, Jean Fremigacci, professeur à Paris et professeur à l'Université d'Antananarivo de 1969 à 1988, a déclaré dans son livre "La vérité sur la grande révolte de Madagascar" , que le nombre de décès se situaient entre 30.000 et 40.000 personnes. Jean Fremigacci a déclaré que 10.000 personnes sont mortes violemment et le reste affamées et malades.
Ces pertes sont très élevées par rapport aux 700.000 habitants dans les régions concernées
Madagascar a été une colonie française de 1896 à 1960, et a obtenu son indépendance le 26 juin 1960.