Dernière mise à jour à 08h53 le 06/09
Les relations sino-guinéennes ont connu une nouvelle dynamique ces derniers jours à Xiamen, avec la participation du président guinéen Alpha Condé au Dialogue des marchés émergents et des pays en développement dans le cadre du 9e sommet des BRICS qui s'est tenu de dimanche à mardi dans cette ville côtière du sud-est de la Chine, grâce à la proposition chinoise d'un "BRICS Plus".
Cette année, la Chine a initié ce projet en invitant les dirigeants de l'Egypte, de la Guinée, du Mexique, du Tadjikistan et de la Thaïlande à assister au Dialogue entre les marchés émergents et les pays en développement en marge du sommet et à engager un dialogue avec les membres des BRICS.
Cette initiative doit permettre aux sommets des BRICS de constituer une plateforme efficace pour écouter les besoins, les demandes et les aspirations des pays en développement et des pays sous-développés dans le monde.
"Il est évident qu'avec 42% de la population mondiale, les BRICS sont devenus un acteur incontournable des relations internationales", a souligné le dirigeant guinéen qui a dit ne pas douter "de la volonté des dirigeants des BRICS à faire du continent une zone de progrès".
"Ensemble, nous relèverons les défis qui nous interpellent", a déclaré M. Condé, par ailleurs président en exercice de l'Union africaine, lors d'une table ronde organisée lundi par le Conseil d'affaires des BRICS.
Son pays, l'un des pays les moins développés du monde selon l'ONU, est toujours confronté à des problèmes de développement socio-économique, notamment en matière d'infrastructures (routes, chemins de fer, transports aériens, etc), de qualité des ressources humaines et d'investissements.
Citant les possibilités de coopération avec des membres des BRICS tels que le Brésil, la Russie ou l'Afrique du Sud, M. Condé a particulièrement salué la Chine qui "s'impose depuis plus d'une décennie comme le plus grand partenaire de l'Afrique", et qui "est aujourd'hui devenue le premier investisseur sur le continent".
Selon un rapport du cabinet-conseil McKinsey, les relations sino-africaines ont connu une croissance remarquable cette dernière décennie, avec un commerce bilatéral en hausse de 20% et des investissements directs augmentant de 40% chaque année.
D'après les statistiques du ministère chinois du Commerce, les échanges commerciaux entre la Chine et les pays africains ont atteint 85,3 milliards de dollars au premier semestre 2017, alors que les investissements non financiers de la Chine en Afrique ont progressé de 22% à 1,6 milliard de dollars au cours de la même période.
"La Chine a beaucoup fait pour l'Afrique et l'Afrique a encore beaucoup à apprendre de la Chine", a résumé M. Condé.
Dans cet esprit, une réunion consacrée à la promotion de la Zone économique spéciale de Boké (ZES-Boké) située dans l'ouest de la Guinée s'est tenue lundi après-midi à Xiamen en présence d'une quarantaine d'entreprises de la province du Fujian.
A cette occasion, M. Condé s'est dit "encouragé" par l'expérience chinoise en matière de développement de ZES. Il a chaleureusement invité davantage de sociétés chinoises, notamment celles originaires du Fujian, à investir en Guinée, le premier pays subsaharien à reconnaître l'indépendance de la Chine. Cette dernière a été le premier pays à nouer des relations de coopération avec celle-ci.
Surnommé grenier de l'Afrique de l'Ouest et château d'eau de l'Afrique, la Guinée, un pays également riche en ressources minières, est graduellement sortie de la crise provoquée par l'épidémie Ebola qui a frappé de plein fouet en 2013 et 2014 le pays, faisant plus de 2.500 morts et des difficultés économiques conjoncturelles.
Et d'après les prévisions du Fonds monétaire international, le taux de croissance économique de la Guinée pourrait passer la barre des 6,7% d'ici la fin 2017.
Mardi, le président chinois Xi Jinping a salué lors d'une rencontre avec M. Condé la bonne dynamique des relations entre les deux pays, souhaitant que tous deux continuent de se comprendre et de se soutenir en ce qui concerne les questions liées aux intérêts fondamentaux et aux préoccupations majeures.
En effet, depuis l'établissement du partenariat de coopération stratégique global entre la Guinée et la Chine lors de la dernière visite d'Etat du président Condé en Chine en octobre 2016, ce partenariat "revêt aujourd'hui un caractère global embrassant ainsi tous les domaines économiques et sociopolitiques de nos deux pays", a souligné l'ambassadeur de Guinée en Chine, Ibrahim Sory Sow, dans une interview accordée à Xinhua en amont du 9e sommet des BRICS.
Selon les Douanes chinoises, le montant des échanges commerciaux sino-guinéens s'est établi en 2016 à 1,78 milliard de dollars, soit une hausse de 36,2% par rapport à l'année précédente.
Lors de son entretien, M. Sory Sow, témoin de l'essor des liens bilatéraux ces dernières années, a fait remarquer que les deux pays ont des économies complémentaires, ce qui permet à leurs entreprises de coopérer en matière d'infrastructures, d'installations hydrauliques et d'exploitation minière dans l'intérêt de leurs populations respectives.