Dernière mise à jour à 09h35 le 22/03
La Maison Blanche a pris pour cible la Chine en proposant une série de mesures radicales
En réaction à la série de mesures que l'administration Trump envisagerait de prendre à l'encontre de Beijing pour imposer des restrictions sur les visas des étudiants et des chercheurs, plusieurs analystes chinois ont fait remarquer que les États-Unis avaient plus à perdre que la Chine dans ce domaine.
Le Wall Street Journal a rapporté vendredi que la Maison Blanche envisageait de mettre en place des droits de douane et des restrictions sur les visas et les investissements en réponse aux prétendues violations des lois sur la propriété intellectuelle commises par la Chine parmi d'autres méfaits. Selon le journal américain, cette série de mesures pourrait être dévoilée plus tard dans le mois.
Le média Politico a également relayé la nouvelle, mais a également rapporté que certains membres de l'administration Trump avaient émis des objections quant aux restrictions sur les visas et qu'il n'était pas sûr que celles-ci soient conservées dans la version finale de cette série de mesures.
Une conseillère à l'éducation anonyme a confié au Global Times que les restrictions sur les visas pourraient sur le long terme encourager les étudiants brillants à se tourner vers d'autres pays.
« L'impact sera limité à court terme », affirme-t-elle. « Cependant, si des restrictions sur les visas sont imposées, ceux qui parlent moins bien anglais pourraient pâtir de cette mesure et voir leur demande de visa refusée.
Xie Zuoxu, professeur des sciences de l'éducation à l'université de Xiamen, a déclaré au Global Times mardi que les restrictions sur les visas causeraient plus de tort aux États-Unis qu'à la Chine.
« La plupart des étudiants chinois qui font leurs études aux États-Unis, notamment à la faculté, sont extrêmement compétents et ambitieux dans leur parcours académique », explique M. Xie.
« Leur refuser un visa aura un impact négatif à long terme sur la compétitivité universitaire des États-Unis. Par ailleurs, les universités américaines sont largement dépendantes des étudiants chinois dont les frais de scolarité alimentent les revenus. »
M. Xie explique que les restrictions auraient un impact sur le secteur de l'éducation des États-Unis, et que « en ce qui concerne les étudiants chinois, il existe de nombreux autres pays à même d'offrir des parcours d'études et de recherche de premier ordre comme le Royaume-Uni, l'Allemagne et le Canada. »
Sur tous les pays envoyant des étudiants aux États-Unis, la Chine arrive de loin en premier avec 320 755 individus pour l'année scolaire 2016-2017, soit 32,5% de l'ensemble des étudiants internationaux selon le rapport « Open Doors 2017 » publié par l'organisation américaine Institute of International Education.
Citant des chiffres du département d'État des États-Unis, le Wall Street Journal rapporte que le nombre de visas délivrés aux étudiants étrangers a chuté l'année dernière en raison d'une politique d'immigration plus stricte.
Selon Esther D. Brimmer, directrice exécutive et présidente de l'Association internationale des enseignants, les restrictions sur les visas des ressortissants chinois pourraient avoir des effets « dévastateurs » et « les étudiants ne devraient jamais servir de monnaie d'échange à la table des négociations », des propos rapportés tels quels dans un article de insidehighered.com, une agence de média américaine spécialisée dans l'enseignement supérieure.
L'article cite également les propos de Terry Hartle, vice-président chargé de l'État et des affaires publiques du Conseil américain sur l'éducation : « Les étudiants internationaux ont énormément contribué à notre pays au cours des 25 dernières années. »
« Nous pensons que c'est l'intérêt de l'Amérique d'être une destination de choix pour les meilleurs étudiants et chercheurs du monde entier, et ce serait un bien triste jour si nous décidions de saper ce rayonnement. »