Dernière mise à jour à 08h23 le 16/10
L'actuelle campagne de diffamation lancée par les Etats-Unis contre la Chine est radicale, alliant des fabrications du monde réel à des concepts du cyberespace.
Lors d'une tirade exceptionnellement féroce délivrée au début du mois courant devant un groupe de réflexion conservateur à Washington, le vice-président américain Mike Pence a dépeint la Chine comme une menace pour la cybersécurité, accusant sans fondement Beijing d'avoir préparé des cyberattaques contre les Etats-Unis.
Les Etats-Unis répètent les accusations de ce type contre la Chine, malgré leur statut de superpuissance informatique sans égal, de fondateurs d'Internet, d'hébergeurs de la plupart des infrastructures fondamentales d'Internet et de principaux fournisseurs de technologies essentielles.
Plus ironiquement, les Etats-Unis possèdent la plus grande organisation de cyberrenseignement au monde et la première cyberforce institutionnalisée, et il est généralement admis qu'ils hébergent par ailleurs plus de pirates informatiques que tout autre pays.
Le cybercommandement fondé il y a 9 ans fait partie des 10 commandements unifiés du département américain de la Défense, armé de stratégies cyberoffensives et composé de plus de 130 équipes de missions informatiques.
Tout comme dans le monde réel, la super-puissance aime jouer les victimes dans le cyberespace. Les Etats-Unis, cyberprédateurs à l'historique en matière de violation des intérêts des autres pays, prétendent toujours être en proie aux attaques lancées par d'autres pays.
Ils ont du reste de l'expérience dans ce domaine. Les révélations d'Edward Snowden concernant le projet américain PRISM, qui ciblait jusqu'aux dirigeants de pays alliés, les révélations de WikiLeak sur la capacité de la CIA à pirater des appareils intelligents dans le monde entier, et les ravages causé par le virus informatique WannaCry, qui fait partie des outils de pirates américains, n'ont pas suffi à pousser Washington à mettre fin à son numéro hypocrite.
Il n'est pas difficile de voir au moins deux arrières-pensées derrière l'obsession des Etats-Unis à diaboliser la Chine dans le cyberespace.
Tout d'abord, en exagérant les présumées menaces de cybersécurité d'autres pays, Washington a tenté de détourner l'attention mondiale de ses propres capacités informatiques et de son passif dans le domaine, afin d'avoir un prétexte pour constituer un arsenal dans le cyberespace.
Deuxièmement, en diffamant les entreprises chinoises et leurs produits, comme les téléphones portables Huawei et les drônes DJI, Washington parvient à susciter la sinophobie dans d'autres pays, afin d'affaiblir la compétition des produits chinois et de préserver le marché pour les entreprises américaines.
Le cyberespace est complexe et plein de nouveaux défis. Il faut donc que toutes les parties soient responsables et constructives pour des efforts coordonés et une gouvernance conjointe.
La Chine, une victime des attaques informatiques, a clairement exprimé sa position sur la cybersécurité. Le gouvernement chinois ne se livre à aucun vol informatique de secrets commerciaux, et il n'encourage ni ne soutient personne qui le ferait. La Chine est prête à travailler avec la communauté internationale pour empêcher les attaques informatiques et d'autres activités criminelles dans le cyberespace.
De la coopération contre les crimes informatiques au partage des informations, la Chine a fait preuve de bonne foi dans la promotion de la coopération en matière de cybersécurité avec les Etats-Unis. Afin que tous les pays puissent partager le cyberespace, il est temps pour Washington d'arrêter de jeter une opprobre injustifié et de commencer à travailler au sein d'une même mission.