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Beijing : un mari arrêté pour agression d'un médecin ayant refusé une césarienne

le Quotidien du Peuple en ligne | 15.10.2018 15h58

Un mari accusé d'avoir agressé un gynécologue de l'hôpital qui avait refusé d'effectuer une césarienne sur son épouse enceinte à la fin du mois dernier a été arrêté le 13 octobre par la police de Beijing.

Le suspect, identifié uniquement comme étant un certain Zheng, 46 ans, aurait frappé à plusieurs reprises le médecin, He Yingdong, lors d'une dispute qui a éclaté au Premier Hôpital de la Peking University le 22 septembre. Selon la police du district de Xicheng, le suspect avait interpellé le médecin dans un couloir et lui avait demandé de réaliser une césarienne sur son épouse de 44 ans, du nom de Sun, qui avait été admise dans l'unité de maternité de l'hôpital.

Le médecin a estimé que l'opération n'était pas nécessaire, mais alors qu'il expliquait les raisons de sa décision, Zheng a commencé à le frapper, déclenchant une rixe. Les témoins présents ont été forcés de séparer les deux hommes, a précisé la police.

Plus tard, Mme Sun et la fille de 19 ans du couple, venue d'une autre partie de l'hôpital, sont arrivées sur les lieux, puis Zheng et l'adolescente l'ont à nouveau agressé. Mais cette fois, le médecin n'a pas réagi de peur de blesser la femme sur le point d'accoucher, a indiqué le communiqué.

Mme Sun a donné naissance à une fille le lendemain. Comme ils pensaient qu'elle aurait besoin que sa famille prenne soin d'elle, la police a annoncé qu'ils avaient retardé l'arrestation de Zheng et de sa fille jusqu'au 13 octobre.

La police n'a pas expliqué pourquoi Zheng avait demandé une césarienne pour sa femme. Cependant, He Wenjie, gynécologue à l'hôpital de soins maternels et infantiles de Xuzhou, dans la province du Jiangsu, a déclaré que, selon son expérience, les couples plus âgés sont sensibles aux risques plus élevés liés à l'accouchement naturel lorsque la mère est dans la quarantaine.

Selon la police, la fille de Zheng, qui étudie à l'université, a quant à elle été libérée sous caution et pourrait toujours faire l'objet d'accusations criminelles.

Zhan Ruixi, un autre gynécologue du Premier Hôpital de la Peking University, a écrit dans des publications sur les réseaux sociaux qu'il avait rejeté la demande de césarienne, car rien n'indiquait que cela était nécessaire. Son collègue a été blessé à la tête et a été hospitalisé pour traitement, a-t-il déclaré. « Nous espérons que la loi pourra protéger le personnel médical », a-t-il ajouté.

Le 12 octobre, le Premier Hôpital de la Peking University a publié un communiqué condamnant fermement les auteurs des actes et demandant des peines sévères pour ceux qui commettent des actes de violence à l'encontre du personnel médical.

De son côté, l'Association des médecins chinois a annoncé le lendemain qu'elle condamnait également toutes les formes de violence à l'encontre des médecins et des infirmières, et attend des institutions médicales qu'elles prennent des mesures efficaces pour assurer la sécurité du personnel médical pendant son service.

Lors d'une conférence de presse en septembre, Guo Yanhong, directrice adjointe de l'administration et de la supervision médicales de la Commission nationale de la santé, a déclaré que le nombre de conflits entre médecins et patients en Chine reste relativement faible compte tenu de la taille du service de santé du pays. Le nombre de litiges médicaux a diminué de 20% par rapport à 2013, a-t-elle souligné, ajoutant que l'amélioration des services médicaux avait été un facteur majeur dans l'amélioration des relations médecins-patients.

(Rédacteurs :Gao Ke, Yishuang Liu)
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